Dans une vidéo virale sur Twitter, une internaute raconte son achat de masques chirurgicaux dans le magasin Leclerc de Saint-Amand-Les-Eaux. Elle s'indigne du prix, affiché à 6€, alors qu'en décollant la première étiquette, un autre prix indique 3€. On vous explique ce qu'il s'est passé.
La vidéo, postée lundi 4 mai en fin de journée sur le réseau social Twitter, a déjà été vue plus de 230 000 fois. Une cliente du magasin Leclerc de Saint-Amand-Les-Eaux raconte son achat de masques le matin même dans le supermarché, alors que les grandes surfaces sont habilitées à vendre des masques pour se protéger du Covid-19 depuis ce lundi.
Premier étonnement de l'internaute, l'emballage dans une barquette qui laisse penser à un contenant plus fréquemment utilisé pour conditionner de la viande. Elle dénonce aussi le nombre de masques, 10, qu'elle juge insuffisant. Mais son indignation provient de l'étiquette. On y voit un prix affiché de 6 euros, étiquetté le jour même. Et lorsqu'elle décolle cette première étiquette, un autre prix s'affiche : 3 euros.
Et ben... pic.twitter.com/WUsJ9ezWLU
— -VÉNOM- (@anthonysarti11) May 4, 2020
Les commentaires se sont multipliés et les internautes dénoncent une manipulation. On a contacté Michael Lecroq, directeur du centre Leclerc de Saint-Amand-Les-Eaux qui évoque une erreur humaine et tient à rectifier quelques informations.
Le contenant
"Quand on reçoit des masques d’import, certifiés aux normes, on reçoit ça en quantité. Forcément, il faut les déconditionner selon un protocole d’hygiène drastique, explique Michael Lecroq, directeur du magasin. Cette étape se fait au sein de nos laboratoires selon un protocole qui permet au masque de rester stérile pour le consommateur."
Le directeur du magasin a fait le choix des barquettes en polystyrène dans un soucis de rapidité et d'efficacité. "On recouvre ensuite les masques d'un film plastique permettant de les garder stérile et de les isoler de tout contact extérieur."
c'est vendu au rayon boucherie à côté des chipos et des merguez ? @Elisabeth92390 @Marieambre22
— alwecka (@casbonbon75) May 4, 2020
"Ce choix peut être contestable car il peut être assimilé à de la nourriture par les consommateurs, déplore le directeur. Mais je rappelle que notre seul but est de maintenir les masques dans un environnement stérile."
La quantité
Deuxième point de crispation : le nombre de masques par contenant, 10. "Pour une famille nombreuse, c'est pas assez, pas assez du tout" explique l'internaute dans la vidéo.
Réponse de la direction : "On a reçu trop peu de masque, on a voulu les mettre à disposition au plus grand nombre. La volonté était de servir un maximum de gens." En effet, 2800 masques ont été livrés au magasin Leclerc de Saint-Amand-Les-Eaux, soit 280 lots de 10 masques. Après 5 heures d'ouverture, le magasin était en rupture de stock. Une prochaine livraison devrait avoir lieu dans le courant de la semaine.
Le prix
Enfin, l'internaute montre dans sa vidéo qu'une première étiquette est affichée au prix de 6 euros. En la décollant, une autre étiquette indique le prix de 3 euros. Le magasin ferait donc de la marge sur la vente de masques ?
"Bien sur que non, explique le directeur du magasin, c'est une erreur de notre part. Le produit a été étiqueté dans la précipitation à 3 euros. Après avoir vendu 66 lots à ce prix, un client nous a fait remarquer le prix bas. On s'est rendus compte de notre erreur. Plutôt que de tout reconditionner, on a préféré étiqueter de nouveau par dessus."
Un masque chirurgical est acheté 50 centimes hors taxe par l'enseigne. Le directeur du magasin a donc fixé à 6 euros le prix pour un lot de 10. Bien en-dessous du prix maximum fixé par l'État, s'élevant à 95 centimes maximum par masque.