Depuis le 7 février 2024, une centaine de salariés des usines Alstom de Petite-Forêt et de Crespin dans le Nord sont en grève pour demander une hausse de leur salaire. Ce jeudi 15 février, la seconde phase de négociation passées avec la direction s'est avérée infructueuse, avec une proposition de revalorisation décevante pour les grévistes.
"Asseyez-vous bien, parce que ça va piquer." Depuis une semaine l'usine Alstom de Petite-Forêt (Nord) fonctionne au ralenti. Et pour cause : les salariés de l'usine procèdent à des débrayages depuis le 7 février dernier, pour demander une revalorisation salariale. Le site de Crespin (Nord) est lui totalement à l'arrêt.
Ce jeudi 15 février 2024, après des premières négociations datant de la semaine passée, une centaine de salariés grévistes s'est donné rendez-vous devant les portes de l'usine, pour assister au deuxième acte des négociations avec la direction.
Alstom, multinationale française, se trouve actuellement dans une position économique difficile, avec une dette établie à 2 milliards d'euros, qu'elle cherche à éponger d'ici début 2025 grâce à un plan social extraordinaire. Celui-ci suppose la suppression de 298 postes au siège d'Alstom à Saint-Ouen et de 1537 postes à l'international.
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Des négociations infructueuses
Jusqu'à présent la direction d'Alstom a répondu à ses employés en leur proposant, entre autres, une augmentation de 1,6% de leurs salaires. "Pour une usine qui a des carnets de commandes à craquer je ne comprends pas qu'on ne nous propose pas plus", souligne Jérôme Thenrez, élu CSE et secrétaire adjoint de la CGT Valenciennes-Petite Forêt, en déplorant le manque de négociation avec la direction. "On nous impose 1,6 %, point. Je n'appelle pas ça négocier."
"Faut rattraper le pouvoir d'achat, nous, ce qu'on demande c'est 10% avec un talon de minimum 200 euros pour combler les années qu'on n'a pas eu", ajoute le syndiqué.
Pour faire valoir ces revendications, une deuxième réunion était prévue avec la direction à 9h30 ce jeudi. Mais vers 10 heures, une fois les premières informations tombées, les grévistes ne semblent toujours pas satisfaits : "Des miettes", résume Jérôme Thenrez, transmettant une proposition d'augmentation des salaires de 2 % et une augmentation individuelle de 1,5 % avec un talon de 50 euros. Huée générale. "La direction n'a fait aucun effort, mais franchement c'est ridicule."
Faut rattraper le pouvoir d'achat, nous ce qu'on demande c'est 10% avec un talon de minimum 200 euros pour combler les années qu'on n'a pas eu.
Jérôme Thenrez, élu CSE d'Alstom
Les salariés de Petite-Forêt ont indiqué ce jeudi soir ne pas souhaiter reconduire les blocages, après avoir reçu de nouvelles annonces de la part de la direction, qui propose finalement d'augmenter individuellement les salaires de 2,5% avec un talon de 52 euros.
A contrario, sur le site de Crespin, hors de question de lâcher l'état de grève : "Il est hors de question que les salariés soient remerciés avec des miettes pendant que d'autres s'engrossissent sur leur dos", écrit la CGT sur Facebook, donnant rendez-vous à 5 heures aux salariés du matin pour continuer la mobilisation.