Rapprochement entre Bombardier et Alstom : quelles conséquences pour les salariés des usines valenciennoises ?

Face aux difficultés de Bombardier, Alstom serait prêt à racheter la branche ferroviaire du groupe canadien. Dans le Valenciennois, Alstom et Bombardier possèdent deux usines à proximité l'une de l'autre. Pourtant, cette idée de fusion est loin de rassurer les salariés de Bombardier. 

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Une fusion entre Alstom et Bombardier ? Le projet est dans les tuyaux d'Alstom qui aimerait racheter la branche ferroviaire du Canadien Alstom, actuellement en grande difficulté. Mais devant l'usine Bombardier de Crespin (Nord), les salariés sont sceptiques. 

Dans un sujet diffusé par le JT de 13 heures de France 2 vendredi 14 février, un employé partage son inquiétude : "On ne sait pas quel est le plan d'Alstom. C'est facile de racheter un groupe ou une branche ferroviaire, mais qu'est-ce qui va se passer derrière ?", s'interroge-t-il. "Et il n'y a pas que nous car on travaille avec des sous-traitants."
 
Une autre salariée se montre plus enjouée : "On sait qu'il y a des soucis financiers chez Bombardier et je pense qu'avoir le support d'Alstom pourrait nous permettre d'être plus sereins.

Du côté de la CGT, les suppressions de poste paraissent inévitables. Ludovic Bouvier est responsable régional de la CGT métallurgie Nord Pas-de-Calais. Il estime que si le groupe Alstom va récupérer une partie des salariés, il ne pourra pas garder tout le monde : "On a un savoir-faire d'un côté, on a un savoir-faire de l'autre. Je pense qu'il y aura des échanges et Alstom prendra certainement ce qui lui manque mais après, au-delà de ça, qu'est-ce qu'on va faire des salariés ?"
 

Plus de 3 000 emplois à eux deux


Alstom et Bombardier emploient respectivement 1300 et 2 000 salariés dans le Nord. Alors que le groupe Bombardier aurait plus de 8 milliards d'euros de dettes au compteur, l'opération de fusion pourrait permettre de conserver au moins une partie des emplois du groupe canadien. 
 
Selon Arnaud Aymé, spécialiste industrie et transports Sia Partners, Alstom devrait aussi trouver son compte : "L'intérêt pour Alstom est de constituer un géant de l'industrie ferroviaire d'un peu près 15 milliards d'euros avec Bombardier. Cela permet de mettre en commun les frais de recherche et développement, de commercialisation et de faire face à la concurrence."

Seulement, ce n'est pas la première tentative de fusion pour Alstom. La première avait échoué. Le groupe français avait voulu fusionner avec l'Allemand Siemens mais sans succès : la fusion avait été invalidée par la commission européenne au nom du respect de la concurrence. 
 

Deux groupes habitués des commandes communes


En novembre dernier, Île-de-France Mobilités et la RATP avaient annoncé une commande "historique" auprès des deux constructeurs ferroviaires Alstom et Bombardier les associant à 50/50. Ensemble, ils doivent renouveler le matériel de huit lignes du métro parisien.
 
Deux usines du Valenciennois sont en charge d'assembler ces nouvelles rames "made in France" : celle de Petite-Forêt (Alstom) et de Crespin (Bombardier). Dans un communiqué commun, les deux groupes avaient précisé que "chaque site sera en charge des études, de la conception, de l'assemblage des trains, des tests/validation et homologation."

Ces deux sites, situés à 20 km l'un de l'autre travaillent régulièrement en partenariat, comme actuellement sur la nouvelle génération de RER. 



 
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