Dans le Valenciennois, deux collégiens qui se connaissaient se suicident à une dizaine de jours d'intervalle

Emotion et questions autour du suicide de deux collégiens dans le Valenciennois.

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Endy, 14 ans. Yolan, 13 ans. Pourquoi ont-il choisi de se donner la mort ? Autour d'Anzin, Petite-Forêt ou Hérin, dans le Valenciennois, la question remue depuis quelques semaines. 

Les deux collégiens sont décédés à une dizaine de jours d'intervalle. Endy, collégien de 14 ans qui était en classe de 3e à Anzin, à Jules-Ferry, est décédé dans la nuit du 14 au 15 avril. Le 26 avril, Yolan, 13 ans, en 4e au collège Pierre-Gilles de Gennes à Petite-Forêt a aussi mis fin à ses jours. 

Endy et Yolan se connaissaient depuis quelques années et avaient renoué l'été dernier. Ils avaient des connaissances communes mais n'étaient pas de grands amis. Yolan a tenu à se rendre à l'enterrement de son copain. Mais il l'a vécu très douloureusement. Il "suffoquait tellement il avait l’air mal", témoignent les soeurs d'Endy dans La Voix du Nord
 

"Il a été choqué de l'enterrement"


Le suicide est un geste complexe, souvent aux multiples sources et causes. Mais on sait aussi qu'un jeune confronté au suicide d'un proche ou d'un camarade est plus vulnérable ensuite. "Mon fils était en souffrance depuis 5 ans, après le décès de son grand-père, raconte la mère de Yolan. Il faisait des crises d'angoisse. Il était suivi psychologiquement. Il a été choqué de l'enterrement. Il m'a dit qu'il avait revécu l'enterrement de son papy. "

Une enquête de police a été ouverte. La famille de Yolan espère en savoir plus sur ce qu'il s'est passé. Selon la maman, des amis ont indiqué que Yolan avait parlé de son intention de mettre fin à ses jours à certains de ses amis. C'était pourtant aussi un jeune garçon joyeux, selon ses proches : "Au collège, tout se passait bien à part avec quelques professeurs. Il ne me confiait rien. Tous ceux qui le connaissaient aimaient sa joie de vivre. Il n'avait pas de problème de coeur, pas d'histoire de harcèlement."

Les parents d'Endy sont aussi décontenancés : "On ne pense pas qu’il se faisait harceler à l’école. Il n’avait pas le caractère à se laisser faire. Et Endy était plutôt populaire dans son collège !", confient-ils à La Voix du Nord.
 
 

Cellule d'écoute


Les deux événements coup sur coup ont soulevé de nombreuses questions. De l'inquiétude aussi. C'est pour cette raison que rapidement, des cellules d'écoute ont été mises en place dans les collèges concernés. Mais aussi dans les alentours : "Pour les élèves et les familles de notre établissement, je vous informe que pour toute personne souhaitant parler à un adulte se confier ou échanger sur les sujets qui vous chagrinent je vous invite à vous rapprocher de votre CPE mais aussi des infirmières de l’assistante sociale mais également de vos professeurs principaux qui sont là également pour vous !", écrit sur sa page Facebook par exemple le Conseil des parents d’élèves collège Paul Eluard à Beuvrages.
 
La Maison des Adolescents du Hainaut a également été sollicitée pour être une cellule d'écoute, ce qu'elle est aussi toute l'année (82, rue de Lille à Valenciennes. Contact : 06 47 11 22 54). "Suite aux événements, nous avons accueilli des jeunes du secteur qui connaissaient ces deux jeunes-là", confirme une source interne. Le secteur du Valenciennois serait particulièrement concerné par la question. Le manque de pédopsychiatres et de psychiatres est aussi pointé du doigt. 
 
Ce samedi, Yolan devait chanter sur la scène de la salle des fêtes d’Anzin, lors du gala de Flashdance, association présidée par ses parents. Le gala, qui aura lieu 4 jours après les funérailles, a été maintenu. Sa mère tient à que ce moment permette de "rendre hommage" à son fils.


 
Prévention du suicide : une priorité
Parler du suicide, écrire un article concernant des suicides est évidemment très délicat et complexe. La médiatisation peut avoir parfois des effets négatifs. Mais la prévention est aussi essentielle. Le suicide est rarement motivé par une recherche de la mort en soi : il vise d’abord la fin d’une souffrance. C’est pourquoi, le plus souvent, il est susceptible de répondre à une forme de prévention. 

Car avant le passage à l‘acte il y a souvent des signes extérieurs de mal être qu’il faut apprendre à repérer. 8 personnes sur 10 qui attentent à leur jour l’annoncent avant. Pour les adolescents, on sera attentif aux messages laissés sur les réseaux sociaux et même si tous les messages de désespoir ne conduisent pas au suicide, il est faux de croire qu’une personne disant vouloir se suicider ne passera pas à l’acte. Les parents inquiets peuvent se rapprocher d’associations comme Phare enfants-Parents ou Fil santé jeune, car pour les spécialistes, parler du suicide reste la première étape pour lutter contre le phénomène.

Voici quatre contacts pour toute personne qui aurait besoin de parler, de dire son mal-être. Tous ces services d’écoute sont anonymes.
  • Suicide Ecoute : 01 45 39 40 00 
  •  S.O.S Amitié : 09 72 39 40 50
  •  SOS Suicide Phénix : 01 40 44 46 45
  • Fil santé jeunes : 0 800 235 236 (nº gratuit)
Dans la région, il existe aussi le dispositif VigilanS du CHU de Lille, pour le Nord et le Pas-de-Calais, pour prévenir le risque de récidive après une première tentative de suicide.

En 2013, 9 653 décès par suicide ont été enregistrés en France métropolitaine. Les Hauts-de-France sont parmi les régions les plus touchées.

 
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