Ils étaient en première ligne pendant la crise sanitaire. Et cette fois, ils sont dans la rue. Les soignants en colère ont battu le pavé ce mardi 16 juin partout dans la région. À Lille, le cortège a été salué par les applaudissements des policiers.
Les blouses blanches manifestaient ce mardi 16 juin pour demander une augmentation de leurs salaires après avoir été en première ligne pendant la crise sanitaire. Sur leur passage, à Lille, les policiers chargés d'encadrer la manifestation, ont applaudi les soignants, qui eux aussi, en retour, ont salué les force de l'ordre.
Pour cette soignante, les préoccupations sont les mêmes : "Eux, ils ont des difficultés à manifester parce qu'on les prive de ce pouvoir. Mais ils sont exactement dans la même galère que nous."
Un collègue du quotidien 20 minutes a aussi capturé ces images qu'il a postées sur twitter, suscitant des réactions contrastées.
Des #policiers applaudissent le cortège des #soignants à #Lille pic.twitter.com/yYDwbhPReb
— Mikael Libert (@MikaelLibert) June 16, 2020
Certains internautes saluent le geste : "Merci à ces deux corps de métier d'être toujours là pour nous."
Merci à ces 2 corps de métiers d’être toujours là pour nous.
— metallica95 (@Metallica95300) June 17, 2020
Tandis que d'autres jugent la démarche "hypocrite" :
Ca me fait gerber de voir ça.
— Thingy (@Thingy67) June 16, 2020
Quand on pense qu'en janvier ils les gazaient et les matraquaient, putains d'hypocrites.
"Soignants, un salaire décent, des applaudissements, ce n'est pas suffisant !"
Dans les rangs de la manifestation, la colère des soignants traduisait la lassitude des promesses sans lendemain.
"Ça fait des années que je travaille, et tout ce qu'on nous a promis n'arrive jamais", déplore Myriam Lecoutre, infirmière. "On a vu une dégradation de nos conditions de travail, nos fiches de paie sont au niveau minimum depuis toujours !"
"Soignants, un salaire décent, des applaudissements, ce n'est pas suffisant ! ", ont scandé les manifestants à Lille, mais aussi à Cambrai et à Calais.
Dans la ville cambrésienne, 300 personnes ont manifesté pour dénoncer la prime de 1 500 euros que beaucoup ne toucheront pas.
"Les dirigeants nous ont dits qu'on allait avoir une prime de 1 500 euros. Mais ils nous ont imposé des congés et ceux qui ont pris des congés, n'ont pas eu droit à la prime", déplore Ludivine Vincent, aide médico-psychologique. "On n'est pas là pour une prime, mais un peu de reconnaissance, ça nous aurait fait du bien."
À Calais, la revendication est la même. Pour les soignants, la reconnaissance passe d'abord par les salaires : "On ne veut pas de médailles, on ne veut pas de primes, on veut du salaire, DU SALAIRE", tonne cette soignante.
Pour cette première journée de mobilisation de l'après-confinement, les personnels de santé ont donc voulu faire pression. En pleine discussion sur la refonte du système de santé, le bras de fer, visiblement, ne fait que commencer.