Vidéo-verbalisation : 2116 conducteurs ont été sanctionnés en deux mois à Lille

Vous ne vous en êtes sûrement pas aperçus en circulant en voiture dans Lille mais depuis août 2024, la vidéo-verbalisation est en place et a déjà permis de sanctionner plus de 2000 conducteurs. Un système efficace qui ne fait pourtant pas l'unanimité chez les automobilistes et les professionnels de l'automobile.

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Les chiffres ont été révélés le 11 octobre dernier lors du conseil municipal de la ville de Lille : depuis le 1er août 2024, 2116 infractions au code de la route ont été sanctionnées grâce à la vidéo-verbalisation, dont 914 stationnements sur des pistes cyclables et 562 stationnements gênants sur des trottoirs.

"Notre but, c'est essentiellement la sécurisation des piétons et des cyclistes", explique Jacques Richir, adjoint à la mobilité de la ville de Lille. Il assure que "le but n'est pas de faire du chiffre. On ne verbalise que les situations dangereuses." Autrement dit, les voitures en stationnement gênant, comme par exemple sur des pistes cyclables, des passages piétons ou des zones de livraison, mais également les usagers qui rouleraient dans les couloirs réservés aux bus. Un stationnement sur une piste cyclable ou sur une voie de bus vous vaudra par exemple une amende forfaitaire de 135 euros.

"Par contre les excès de vitesse ne sont pas sanctionnés", assure l'élu.

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La procédure de vidéo-verbalisation des infractions routières est instaurée en France depuis 2008. Mais ce n'est que depuis août dernier que la capitale des Flandres l'a adoptée. Elle permet à un agent assermenté de constater les infractions au code de la route directement depuis le centre de supervision urbaine de Lille.

L'image du véhicule en infraction est capturée par l'une des 141 caméras de surveillance de la ville, dont 30 supplémentaires seront livrées d'ici 2026. La marque du véhicule et surtout la plaque d'immatriculation sont relevées. L'agent verbalisateur édite alors, par voie électronique, le procès-verbal qui sera automatiquement transféré au Centre national de traitement de Rennes (CNT). Là-bas, un avis de contravention sera ensuite édité et envoyé chez le titulaire de la carte grise du véhicule repéré.

Seulement quelques quartiers concernés

Mais chaque quartier de la capitale des Flandres n'a pas le droit au même traitement. Les caméras employées à la vidéo-verbalisation ont été installées dans des secteurs précis, où les besoins de sécurité routière étaient plus conséquents. Entre autres : Wazemmes, Lille Fives et le centre de Lille, avenue Willy Brandt ou en face de la gare Lilles Flandres, dans la rue Faidherbe par exemple.

"Il y avait beaucoup de véhicules en double file avec les warnings", constate l'élu. "Depuis le déploiement de la vidéo-verbalisation, on se rend compte que la pratique est en train de diminuer, même si cette tendance est récente." D'autres quartiers de Lille comme Vauban pourraient être prochainement intégrés au dispositif.

Une verbalisation limitée

Un système d'apparence efficace, qui ne fait pourtant pas l'unanimité. Certains se disent même contre et prônent des limites concernant la vie privée des usagers. "On ne peut pas être complètement pour, car il y a une entrée dans l'intimité des gens. On peut savoir où se trouve telle personne à tel instant..." Philippe Dutrieu, directeur de l'Automobile Club des Hauts-de-France est inquiet et, surtout, n'est pas convaincu par ce système qu'il juge limité. Une amende difficile à contester, des infractions comme l'alcool ou les stupéfiants au volant impossible à verbaliser... "En cas de prêt ou de vol de son véhicule, ce sera au propriétaire de la voiture de prouver qu'il n'était pas au volant. C'est inconcevable. On n'est pas rétrograde, mais le meilleur moyen reste l'ancien système : la présence de forces de l'ordre qui peuvent, en plus constater bien plus d'infractions, comme le téléphone au volant".

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