Quatre travailleurs chez Uber ou Amazon, marchent de Lille à Bruxelles pour alerter sur leurs conditions de travail

Les quatre travailleurs, chauffeurs ou livreurs pour une plateforme numérique (Uber, Amazon, Deliveroo...), sont partis de Villeneuve-d'Ascq ce dimanche 18 février 2024 destination Bruxelles et le Parlement européen, où ils espèrent interpeller sur les conditions de travail de leur profession et sur le manque de lois régissant les grandes plateformes.

"Je préfère marcher et souffrir plutôt que de me laisser faire." Brahim Ben Ali, chauffeur VTC chez Uber, l'avoue, en se lançant dans ce projet, il ne s'attendait pas à ce que ce soit si dur. Voilà deux jours que le Nordiste s'est lancé avec trois collègues dans une action coup de poing, pour alerter sur les conditions de travail des employés de plateformes numériques.

Uber, UberEats, Amazon, Deliveroo, Bolt... Des plateformes de taxis VTC ou de livraison à domicile qui ont déjà été pointées du doigt de nombreuses fois pour différentes allégations, allant de la concurrence déloyale envers les taxis, à l'exploitation de leurs salariés, sous couvert de réglementations opaques.

Pour dénoncer ce système et demander une régulation du travail numérique en Europe, les quatre travailleurs, pas randonneurs pour un sou, se sont lancés dans une grande marche qui vise à relier Villeneuve-d'Ascq et Bruxelles, où se trouve le Parlement européen. Une aventure à pied qu'ils comptent réaliser en quatre jours, entre le 18 et le 21 février 2024, et documenter en quasi-direct sur Facebook.

Surmonter les obstacles jusqu'à Bruxelles

Rachid, Hakim (qui les a rejoints le deuxième jour), Habib et Brahim se sont rencontrés sur la route : avant de commencer ce projet intitulé "Workers Lives Matter", seuls Brahim et Rachid se connaissaient. C'est donc portés par la même volonté de faire valoir leurs droits que les quatre compères se rendent à Bruxelles, où ils seront accueillis par une centaine de chercheurs, d'avocats et de représentants internationaux de la profession.

Sur place, ils espèrent interpeller les autorités de l'Union européenne sur l'importance de ne pas voter la directive relative aux droits des travailleurs de plateformes, défendue notamment par Emmanuel Macron.

"Il pleut, il fait froid, il y a de la boue et on vient de passer les plus grosses montées... Tout ça on s'en doutait, on avait vu la météo, on aurait pu décaler. Sauf que se confronter aux conditions météo ça montre aussi notre courage et notre détermination : on sera toujours capable de dénoncer ce qu’il se passe. Peu importent les obstacles", lance Brahim avec conviction.

Se confronter aux conditions météo, ça montre aussi notre courage et notre détermination : on sera toujours capable de dénoncer ce qu’il se passe. Peu importe les obstacles.

Brahim Ben Ali, chauffeur VTC

Les obstacles, Brahim les connaît bien : travailleur en situation de handicap, ce chauffeur VTC s'est également lancé dans ce périple pour représenter "tous les travailleurs handicapés qu'on ne voit pas, qu'on rend invisibles." Malgré son handicap, qui l'empêche de marcher au même rythme que ses collègues, Brahim Ben Ali est déterminé à aller jusqu'au bout du projet. L'équipe de représentants doit parcourir environ 30 km chaque jour. Prochaine étape : Dilbeek, dernière ville belge avant d'arriver au Parlement.

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