Attention, des bouchons sont à prévoir ce lundi 11 décembre 2023 à Lille. Jusqu'en début d'après-midi, les taxis des Hauts-de-France se sont donné rendez-vous pour une vaste opération escargot. Objectif : mettre en évidence les dangers du projet de loi de financement de la sécurité sociale sur leur profession.
Gare aux bouchons dans l'agglomération lilloise : ce lundi 11 décembre 2023, les taxis des Hauts-de-France organisent une opération escargot dans le centre-ville de Lille. Une mobilisation qui répond à l'appel national lancé par l'Union nationale des taxis et les syndicats régionaux début décembre.
Toute la matinée, les taxis de Lille installeront des barrages filtrants, attendant l'arrivée des taxis venus de la Marne, de l'Oise, du Pas-de-Calais et de la Somme pour débuter l'opération escargot jusqu'à la préfecture du Nord.
Quel sera le tracé de la manifestation ?
Les chauffeurs venus des quatre coins des Hauts-de-France se retrouveront à 12h30 à Lille pour débuter leur opération escargot. Mais avant cela, les taxis lillois se sont donné rendez-vous à 6h30, avenue Willy Brandt et à 7 heures boulevard de Leeds à Lille, pour mettre en place des barrages filtrants jusqu'à 10 heures. "Une voie sera tout de même laissée libre à la circulation", indique Omar Asebbane ce dimanche. "On ne veut prendre personne en otage."
Pour les chauffeurs qui ne viennent pas la métropole, un départ simultané est prévu à 6 heures, en passant par les autoroutes A1, A22, A23 et A25. Une fois sur place, les taxis de la région se rassembleront près de la mairie de Lille pour un stationnement jusqu’à midi, avant de partir en direction de la préfecture à 12h30.
Quelles sont les revendications des taxis ?
Paris, Bordeaux, Marseilles, Toulouse... Toutes les grandes villes françaises vont tourner au ralenti ce lundi, le temps pour les chauffeurs de taxi de faire valoir leurs revendications.
L'une d'entre elles concerne le projet de loi sur le financement de la sécurité sociale, dont l'article 30 est particulièrement pointé du doigt. Omar Asebbane, président de l'Union Nationale des Taxis du Pas-de-Calais (UNT-62) explique : "Sous couvert de visées écologiques et de réductions budgétaires, l'article 30 nous obligera à faire du transport partagé, que l'on pratiquait déjà, mais qui là va devenir systématique." Les patients pris en charge par un taxi pour se rendre à l'hôpital ou dans d'autres espaces médicaux, devront donc obligatoirement voyager avec deux autres personnes, qui se rendent plus ou moins au même endroit.
Ils n'auront plus le choix de la personne qui les transportera. Il va y avoir une perte pour le relationnel et pour l'indépendance des patients et de notre métier.
Omar Asebbane, président de l'UNT-62
Autre revendication : bientôt, les patients devront réserver leur trajet sur une plateforme qui géolocalisera le taxi le plus proche, comme peuvent déjà le faire les sociétés de VTC Uber et Bolt. "Ils n'auront plus le choix de la personne qui les transportera. Il va y avoir une perte pour le relationnel et pour l'indépendance des patients et de notre métier", souligne Omar Asebbane, ajoutant que certains patients ont insisté pour participer à la manifestation de ce lundi. "Ils se sentent aussi concernés... Car nous sommes en train de vivre l'ubérisation de notre profession."