Il n'y a pas de "différence" dans le traitement des enquêtes mettant en cause des policiers et un classement sans suite ne veut pas dire "protection" des fonctionnaires, selon la procureure de Lille, où se sont déroulées plusieurs manifestations contre les violences policières.
"Il faut arrêter de fonctionner sur des a priori qui consistent à dire que parce que ça concerne des policiers, on n'analyse pas les faits de la même manière, c'est faux", a affirmé mardi à l'AFP la nouvelle procureure de la République à Lille Carole Etienne, citant en exemple deux policiers qui seront jugés le 18 juin pour violences par personne dépositaire de l'autorité publique.
"On a des services spécialisés qui savent décrypter en tout neutralité et en toute impartialité justement, s'il y a eu ou pas des éléments de contraintes de violence excessifs", a-t-elle assuré. "Ce n'est pas parce qu'il y a eu classement qu'il y a protection". "Il y a classement parce qu'il y a une infraction insuffisamment caractérisée", a-t-elle ajouté, niant toute "opacité" ou "différence" de traitement dans les dossiers mettant en cause des policiers.
Selon elle, il y a parfois des "réalités qui ne sont pas tout à fait bien retranscrites" par les policiers. "Est-ce que ce sont systématiquement des mensonges ? Il faut mettre les bons mots sur les bonnes situations".
Au moins deux enquêtes portant sur le rôle des policiers à Lille sont en cours : l'une pour Brahim Moussa, 24 ans, tué par un policier lors d'une opération de la Brigade anti-criminalité visant un vol de voiture. L'autre concerne les adolescents Sélom et Matisse, morts percutés par un TER alors que la police intervenait dans leur quartier.