Une association dédiée à la pédocriminalité en milieu sportif va intervenir auprès du comité départemental.
L'association "Un colosse aux pieds d'argile", spécialiste de la pédocriminalité en milieu sportif, va intervenir auprès du comité départemental de judo du Nord qui l'a sollicitée après des soupçons de violences sexuelles, a-t-on appris mardi auprès des deux structures.
Signé mardi, cet accord va se concrétiser dès ce mois de décembre par une opération de sensibilisation en visio-conférence auprès des dirigeants des quelque 180 clubs du comité, ont indiqué à l'AFP son président Eric Fiolka et Simon Latournerie, intervenant de l'association, pour qui le comité "s'est pleinement saisi de la situation".
Quatre clubs particulièrement concernés
Dans un second temps, lorsque les conditions sanitaires le permettront, l'association devrait se rendre dans quatre clubs particulièrement concernés, à la rencontre des familles, des pratiquants et des bénévoles-encadrants.Après la révélation de plusieurs cas présumés d'agressions sexuelles, "nous avons voulu travailler avec des personnes extérieures au judo, ayant l'expérience de ce type de situation, sachant trouver les mots", explique de son côté M. Fiolka, élu depuis octobre, qui veut aussi introduire dans les statuts du comité l'obligation d'engager un "vérificateur" contrôlant l'effectivité de ses engagements dans la lutte contre la pédocriminalité."Les valeurs morales sont essentielles dans le judo. Je ne peux admettre qu'on mette autant d'investissement pour les inculquer et qu'on se retrouve dans une telle situation. Cette idée m'est insupportable", insiste le dirigeant, qui s'est rapproché de la fédération lorsque des cas présumés de violences sexuelles ont été évoqués en novembre.
Deux mises en examen dans le Nord
Le parquet de Lille a ouvert le 19 novembre une enquête préliminaire confiée à la PJ de Lille pour des faits d'agressions sexuelles présumées à l'encontre de trois victimes visant un ancien cadre de la Fédération française de judo entre 2012 et 2016, suspendu par l'instance pour ces soupçons.Cet homme d'une soixantaine d'années, entraîneur dans plusieurs clubs nordistes a également été l'entraîneur d'un professeur de judo quadragénaire mis en examen dans le cadre d'une information judiciaire ouverte avant l'été.
Cette mise en examen, remontant au 29 septembre, porte sur des faits présumés de "viols commis sur une mineure par une personne ayant autorité sur la victime", selon le parquet qui indiquait qu'aucun lien n'était établi "pour le moment" entre les deux affaires.
Une des élèves du quadragénaire avait témoigné dans le Parisien début novembre, point de départ d'une série de révélations dans le judo français.