Dans le Nord, Emmanuel Macron se heurte à la grogne des habitants mais se dit "heureux" de son périple

Interpellé notamment à l'usine MCA de Maubeuge, le président de la République se confronte à la grogne des Nordistes pendant son "itinérance mémorielle". Mais il se dit "heureux" de son périple.

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Emmanuel Macron a poursuivi son périple sur les traces de la Grande Guerre dans les Hauts-de-France. Un déplacement émaillé de contacts avec la population virant parfois à l'invective, mais dont il s'est dit "très heureux".

Au cinquième jour de son "itinérance mémorielle", le chef de l'Etat a dû s'expliquer à nouveau sur la controverse suscitée par ses propos sur le maréchal Pétain. Il a assuré qu'il n'avait "jamais été question d'une célébration individuelle" du maréchal de 14-18 devenu le chef du régime collaborationniste de Vichy.
 


"Il faut reconnaître la vérité de l'histoire mais rester dans notre devoir de mémoire et rester aux conséquences de l'indignité qui a été reconnue" à Pétain en 1945, a-t-il expliqué en marge de la visite d'une usine Renault à Maubeuge. Il y a dénoncé la "boîte à folie" des "polémiques inutiles".

Après de nombreux responsables politiques et le CRIF dès mercredi, le Grand Orient de France, principale obédience maçonnique française, a qualifié jeudi d'"inacceptable" tout hommage rendu au maréchal Pétain.

 

Entre actualité et mémoire


Depuis le début de la semaine, le président fait le grand écart entre sujets mémoriels et dossiers d'actualité, comme la hausse des prix du carburant.

La visite à l'usine Renault, qui emploie 2 200 personnes, n'a pas dérogé à cette règle. Il a été accueilli par le PDG de Renault Carlos Ghosn qui a annoncé pour le site de Renault Maubeuge, très gros employeur de la région, 450 millions d'euros d'investissement ainsi que 200 embauches en CDI en 2019.
  

S'adressant au personnel de l'usine, le chef de l'Etat a eu la surprise de se faire prendre à partie par un syndicaliste de SUD. "M. Macron, vous n'êtes pas le bienvenu ici", lui a crié cet homme, Samuel Beauvois.

 
"On est là tous ensemble pour réussir", a répliqué le président. "On réussit sans vous", lui a rétorqué le syndicaliste, sifflé par nombre de ses collègues qui ont applaudi le président.

 

Confiance en baisse


Le chef de l'Etat est au plus bas dans les sondages : seul 27% des Français déclarent en avoir une opinion positive selon la dernière enquête Elabe. Ce voyage lui permet donc de multiplier les bains de foule, son exercice de communication favori.

Mais il est confronté chaque jour à des expressions de colère, contre le faible montant des retraites ou la cherté des carburants, à une semaine d'un appel à bloquer les routes le 17 novembre.
 
Alors que des médias ont évoqué un chemin de croix, Macron a, en réponse à un journaliste, parlé du "bonheur" que lui procure ce périple.

"J'ai jamais pensé que c'était facile", a-t-il expliqué : "J'ai été élu en me faisant secouer et ça continuera jusqu'au bout, parce que notre pays ne peut pas, depuis trente ans, être dans le chômage de masse, et considérer que ça va bien. Je suis très heureux de cette itinérance parce que je suis dans le pays (...). Je capte plein de choses, de messages, d'enseignements, je vois ce qui fonctionne, ce qui n'est pas compris, ce qui ne va pas assez vite dans ce qui est décidé".

Le président a passé l'après-midi à Notre-Dame-de-Lorette, site de la plus grande nécropole militaire française où reposent 22 000 combattants.
 
Il a longuement parcouru l'Anneau de la mémoire accompagné de l'historien Yves Le Maner, et échangé avec les descendants de trois poilus français et britannique dont les noms figurent parmi les 580 000 gravés sur le monument en forme d'ellipse.

Après le dépôt de gerbe, il a ravivé la flamme du soldat inconnu et s'est recueilli dans la crypte de la Tour Lanterne, avant de saluer les gardes d'honneur, les porte-drapeaux et les élus. Un millier de personnes, dont des écoliers et collégiens du département, ont assisté à la cérémonie qui a duré environ une heure.

 
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