ARCHIVE. Belles voitures et jolies femmes : au Touquet, en 1975, le concours d’élégance automobile n’attire pas que les amateurs de belles carrosseries

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Une élégante et son partenaire, lors d'un concours d'élégance automobile au Touquet en 1975
Concours d'élégance automobile au Touquet, en 1975 ©INA

Le concours d’élégance automobile, ou le mariage de la belle mécanique et de l’élégance féminine. Ce 3 août 1975, au Touquet, l’évènement attire les amateurs en nombre. Les voitures de légende font rêver, mais pas que…. En cette première Année Internationale de la Femme, retour sur certains propos tout en délicatesse.

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Le Touquet Paris-Plage est un habitué des concours d’élégance automobile. Dès 1926, la haute société s’y bouscule pour admirer les carrosseries dernier cri et leurs ambassadrices toutes en beauté. La seconde Guerre Mondiale met un terme à ces évènements, mais ils reviennent dans la station balnéaire dès 1952. En 1975, pour une 23ème édition d’après-guerre, les amateurs sont au rendez-vous. Les modèles prestigieux sont toujours là, les dames aussi. Car sans élégantes, pas de belles automobiles ni de concours : un principe de base, posé dès l’origine de ces concours par leur créateur, André Becq de Fouquières.

Au lendemain de la première Guerre Mondiale, il faut oublier les horreurs du conflit, on a besoin de rêve. Ça tombe bien, la reprise économique est au rendez-vous. Dans la haute société l’heure est à l’insouciance, à la création tous azimuts, au chic ostentatoire.

Dans ce contexte, l’automobile prend un véritable essor : carrossiers et constructeurs rivalisent d’imagination pour développer des modèles somptueux, beaucoup plus performants qu’avant-guerre, mais qu’il faut vendre.

Au cœur de ces Années folles, André Becq de Fouquières est bien plus passionné de mode que de voitures, mais il est mondain et il aime le luxe. Pourquoi ne pas réunir, en un même évènement prestigieux, mode et automobile ? Il s’agit d’apporter du rêve. Et bien sûr, qui mieux qu’une femme élégante pour promouvoir cet évènement et faire rêver? C’est la naissance officielle des concours d’élégance automobile. Ou d’élégance féminine, les charmes de la belle pesant tout de même pour 75% de la note finale !

L'atout vente de l'élégance féminine

Certes, les carrosseries sont exceptionnelles. Mais les paillettes dans les yeux, il semblerait que ce soit les femmes qui les suscitent. 

Aux bolides, la notation sur le style et le confort. Aux élégantes on demande distinction et raffinement, les tenues sont savamment étudiées, l’harmonie avec le style de l’automobile doit être parfaite. Pour un peu, la voiture pourrait être rangée au rang des accessoires, au même titre que le sac à main ! Mais le mélange des genres est finaud : si la ligne du véhicule est censée sublimer la femme, il est fait en sorte que l’inverse soit aussi vrai.

Le concours d’élégance automobile doit faire rêver, mais il doit en même temps faire vendre. Entre les modèles haute-couture et les modèles mécaniques de prestige, il semble bien que l’élégante soit le trait d’union parfait : promotion des carrossiers, des constructeurs et des couturiers, elle assure un tout-en-un idéal, en parfaite influenceuse des Années folles ! Ça peut faire rêver, ou laisser rêveur…

Bugatti, Voisin, Delage, Labourdette, Chapron, Letourneur et Marchand… Aux côtés des couturiers Lanvin ou Schiaparelli,  pour ne citer qu’eux,  ils ont fait les grandes heures des concours d’élégance automobile.

Ces rendez-vous mondains sont emblématiques des Années folles. De Paris à Bordeaux, du Touquet à Deauville en passant par Vichy ou la Baule, la jet set s'y presse. Pour les constructeurs, les maîtres-carrossiers et les couturiers, la vitrine est admirable : pas de réseaux sociaux, mais des lieux de prestige qui leur permettent de promouvoir leurs créations.

Cet engouement va peu à peu disparaître au lendemain de la seconde guerre mondiale : à l’heure de la production en série, l’automobile est remisée à son rôle utilitaire, fini les châssis, les marchepieds et les jolies ailes déployées !

Mais les amateurs de voitures anciennes ne baissent pas les bras. En 1967, le Club de l’Auto organise le premier rallye Paris-Deauville : les concours d’élégance automobile sont de retour, non pas avec les modèles "actuels" qui font peu rêver, mais avec les véhicules d’époque. La présentation reprend le modèle des années 50, elle se fait en couple et l’élégance est associée à l’équipage.

Aujourd’hui les concours ont leur label et des règles communes, instituées par la Fédération Française des Véhicules d’Époque.

Alors pour celles et ceux qui souhaiteraient participer au prochain concours du Touquet Paris-Plage Historique, en septembre 2023, quelques règles de bonne conduite : Mesdames, évitez de vous asseoir sur votre véhicule et ne passez pas devant le capot, sauf si vous présentez une Rolls-Royce. Quant à vous Messieurs, pour ouvrir la portière à Madame, pensez à passer par l‘arrière de votre voiture !

Et surtout, n’oubliez pas le dress code.

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