En France, les prix des produits pour animaux ont bondi de 15%. Dans le Nord-Pas-de-Calais, les associations multiplient les dons de croquettes et litières aux propriétaires d'animaux en situation de précarité.
Ils sont parmi les produits qui ont le plus augmenté dans les étalages des supermarchés. En France, entre mars 2022 et mars 2023, le prix des produits pour animaux ont grimpé de 15% en moyenne. Pour les croquettes destinées aux chats et chiens, la hausse s'élève jusqu'à +18% sur la même période.
Augmentation visible en rayon
Les conséquences s'observent directement dans les rayons. "Sur les croquettes haut de gamme, le paquet a augmenté de 4 à 5 euros. Alors que sur les produits d'entrée de gamme la hausse est de 2 à 3 euros", observe Célia Vampo, vendeuse en animalerie chez Compagnons des Saisons à Villeneuve d'Ascq (Nord).
Un constat confirmé par Laetitia Vast, cliente du magasin. "On a un chat à la maison. Lorsqu'il a fallu racheter des croquettes de douze kilos, on a vu une augmentation de presque 15 euros". Un budget important dans un ménage, à multiplier selon le nombre d'animaux domestiques présents dans le foyer. Laetitia Vast prévoit d'accueillir un chien prochainement. "Les croquettes de notre chat nous coûtent environ 59 euros. Les croquettes pour chien, c'est 30 euros supplémentaires, c'est énorme", remarque la propriétaire d'animaux, qui assure "voir l'inflation mais vouloir le bien-être de son animal".
Les demandes d'aide alimentaire en forte hausse à la SPA de Saint-Omer
Vivre avec des animaux implique ainsi de considérer des dépenses de plus en plus importantes. Selon un sondage IFOP réalisé en 2022, le budget de l'alimentation d'un animal domestique revient aujourd'hui à 643 euros par an en moyenne, une somme qui a grimpé de 200 euros en deux ans.
Cette hausse plombe le budget des ménages les plus précaires. Certains propriétaires se tournent alors vers des refuges afin de demander une aide alimentaire pour nourrir leurs compagnons. "L'année dernière on avait six ou sept demandes. Depuis cette année, on en a plusieurs par mois", alerte Peggy Derollez, responsable de la SPA de Saint-Omer (Pas-de-Calais).
La gérante souligne les cris d'alarme de nombreux propriétaires d'animaux qui ne parviennent plus à assumer les frais liés à leurs animaux. "On ne pourra pas toujours leur fournir de l'aide, c'est aussi en fonction des dons que l'on reçoit", s'inquiète de son côté Adeline Bomble, assistante vétérinaire à la SPA de Saint-Omer.
Les abandons liés à l'inflation à relativiser
L'inflation pourrait-elle aggraver le phénomène d'abandons d'animaux ? La question inquiète à l'approche de l'été, alors que les refuges sont déjà encombrés, certains étant remplis à 90% de leur capacité d'accueil maximal.
"Chez nous, il n'y a pas plus d'abandons que d'habitude, pas liés à l'inflation en tout cas", tempère Peggy Derollez. Le refuge a prévu d'ouvrir ses portes lors du week-end des 13 et 14 mai prochains.
En 2020, lors du dernier recensement national, le Nord et le Pas-de-Calais comptaient presque 1 millon de chats, de chiens et de furets domestiques.