Par souci écologique ou par volonté de faire des économies, certains maires ont décidé de réduire drastiquement les illuminations de Noël. Jusqu'à les supprimer définitivement ? Un pas difficile à franchir du fait de la tradition et de la volonté de conserver l'esprit de Noël.
"Pour moi, on gaspille de l'argent", estime le maire de Trélon, François Louvegnies (UDI). Pourtant, il n'a pas supprimé totalement supprimé les illuminations de Noël dans sa commune de l'Avesnois. Il se contente pour l'instant de faire de belles économies.
Au total, réduire les illuminations de Noël à la mairie, le kiosque, l'église et la place principale aura permis de réduire la facture de 8000 euros. "C'est une somme importante du point de vue du budget communal. Avant, on dépensait presque 14 000 euros par an", explique le maire. "La notion de pollution lumineuse, d'écologie et le coût de ces illuminations m'ont fait penser que l'on pouvait faire plus modestement, sans pour autant renier certains bâtiments".
Un compromis pour ne pas enlever "l'esprit de Noël" : "Il y a trois ou quatre ans, j'ai décidé d'arrêter cette dépense, mais il ne s'agit pas d'oublier que c'est la fête. Une ville décorée, c'est toujours sympa, il faut mettre du baume au coeur des gens en cette fin d'année."
Des illuminations par points particuliers
La prise de conscience à Roost-Warendin, dans le Nord, près de Douai, s'est aussi opérée il y a plusieurs années. "On n'éclaire plus toutes les rues de la commune comme auparavant. On ne fait plus que des points particuliers" : la mairie, les écoles, le bâtiment de la petite enfance, ont été préservées pour "rappeler la féérie de Noël".
Coût économique, coût écologique, les raisons de ce choix étaient multiples. "Avec l'installation, la réparation des motifs qu'il faut changer tous les ans, cela coûtait 58 000 euros avec la consommation énergétique. Ça faisait beaucoup."
Mais aussi la nécessité de montrer l'exemple car le maire de Roost-Warendin, Lionel Courdavault (DVG), est le président du Schéma de cohérence territoriale (SCOT) du Grand Douaisis. "J'ai demandé aux maires des autres communes de réaliser des économies d'énergie. Il aurait été mal venu de ma part de ne pas montrer l'exemple".
A Loos-en-Gohelle :"C'est normal que chacun fasse son effort"
Dans le Pas-de-Calais, la ville de Loos-en-Gohelle et son maire Jean-François Caron (EELV) font figure de pionniers en terme de développement durable. Alors au moment de réfléchir aux illuminations de Noël en 2015 et à l'approche de la COP 21 à Paris, la ville a fait le choix de la sobriété.
"On a réduit la période d'éclairement. En 2014, les illuminations était allumées du 5 décembre au 15 janvier. Désormais, les lampes des illuminations fonctionnent que du 15 décembre au 5 janvier", explique l'adjoint au maire, Francis Maréchal. "On s'est demandé si ça valait le coup d'éclairer pendant toute une nuit alors qu'il n'y a plus grand monde dans les rues".
Autre axe de travail : la diminution des guirlandes et autres motifs. "Avant, on avait jusqu'à 173 motifs, on est descendu à 21", note Francis Maréchal. "C'est une bonne chose du point de vue du budget communal, car ce qu'on ne dépense pas là peut être utilisé à quelque chose de plus utile."
"On a décidé de privilégier les illuminations autour du centre-ville pour garder un côté un peu festif", une décision mal perçue par les quartiers plus excentrés. "Ils se sentaient laissés pour compte", reconnaît l'adjoint. "Maintenant, je dirais que la mesure est relativement acceptée partout."
Au final, l'opération permet de réduire les coûts d'entretiens, les coûts de mise en place, la facture d'électricité et l'impact environnemental. "En 2012, on dépensait 3 500 euros par nuit, désormais, le coût n'est plus que de 64 euros".
Un pari gagnant pour l'adjoint du maire : "On a jugé que c'était normal que chacun fasse son effort car si on réduit quelques dizaine de kilowatts par ci, quelque dizaines d'autres par là, on finit par faire des chiffres. On voulait être cohérent avec notre qualification de ville de développement durable." Résultat, en seulement quelques années, le budget alloué aux illuminations est passé de 26 000 euros à 1 280 euros.
Mais la mairie ne s'arrête pas aux illuminations, elle prône aussi la récupération. Ainsi, pas question de jeter les ampoules rondes des lampadaires changés récemment. "Elles ont été repeintes en rouge et utilisées comme pots de fleur pour la décoration du rond-point".