La maire de Lille Martine Aubry (PS) a brocardé vendredi Emmanuel Macron, comparant son programme économique à celui des "libéraux anglo-saxons des années 80" alors que Benoît Hamon s'intéresserait à "l'avenir".
"Emmanuel Macron pensait qu'être lancé comme un nouveau produit avec un sourire étincelant suffirait peut-être à être président de la République", a affirmé Martine Aubry lors d'une conférence de presse de près de deux heures, largement consacrée aux questions lilloises. Selon elle, "on a quand même sur tous les sujets une chose et son contraire". "Je dis souvent "quand c'est flou il y a un loup" et là c'était une meute de loups. Mais maintenant, on sait, son programme est affiché, (...) son programme économique. Je dirais que ce sont les programmes libéraux anglo-saxons des années 80", a soutenu l'ex-patronne du PS.
Selon elle, M. Macron propose "de continuer à faire une loi El Khomri puissance 100" et veut "continuer à détricoter le code du travail et la protection des salariés". "Ce sont les recettes du passé qui n'ont jamais marché et je trouve qu'il y a une certaine indécence pour celui qui a été ministre de l'Economie (...) de dire "Je demande un peu de responsabilité aux chômeurs, aux retraités et aux salariés" (...). Il ne les connaît pas, il connaît mieux le milieu de la City", a-t-elle ajouté.
Tacles à Le Guen, Caresche et Fillon
La maire socialiste, dont c'était la première apparition après l'intervention chirurgicale qui l'a tenue à l'écart de la vie publique depuis le début de l'année, a réitéré son soutien à Benoît Hamon, le seul à avoir "une vraie réflexion sur l'avenir". "Je pense que toutes les sorties qu'il vient de faire, montre qu'il est sur les sujets d'avenir, "comment créer des emplois pour demain et quelle forme pour le travail ?" (...), je pense qu'il est le candidat qui va le plus loin pour réfléchir à la société de demain", a-t-elle expliqué devant une presse nombreuse. Martine Aubry a égratigné ceux qui, tels Jean-Marie Le Guen ou Christophe Caresche, s'en sont pris au positionnement de Benoît Hamon. "J'entends les quelques voix des perpétuels grincheux qui ont toujours trouvé qu'on était trop à gauche (...) ceux-là, je les laisse de côté, s'ils sont mieux à droite, qu'ils aillent à droite, mais tous les autres, ceux qui sont de bonne foi, qui sont des gens de gauche (...) ils ont envie réellement que ça marche", a-t-elle ajouté."Quant à Fillon, je comprends que ses amis soient désespérés (...) que quelqu'un comme Fillon qui est candidat à la magistrature suprême (...) ait pu tenir le discours qu'il a tenu l'autre jour, c'est invraisemblable. Et appeler à une manifestation au Trocadéro contre les juges, c'est invraisemblable", a ajouté la mairie de Lille.