Arras : le foyer pour mineurs en difficulté, sas pour une réinsertion en douceur

Redonner une chance aux mineurs en difficulté et leur éviter la prison : placés dans un foyer à Arras, 12 adolescents faisant l'objet d'une mesure judiciaire sont suivis quotidiennement par des éducateurs avec pour objectif de se réinsérer dans la société.

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Moins médiatiques que les 17 centres éducatifs fermés (CEF) créés en 2002 et alternatives à l'incarcération, les 75 unités éducatives d'hébergement collectif (UEHC) assurent l'accueil de mineurs, souvent de petits délinquants, entre 13 et 18 ans sous mandat judiciaire. Leur mission : permettre à ces jeunes, dans un espace semi-ouvert et peu coercitif de prendre conscience en douceur de la portée de leur acte, et prévenir la récidive.

C'est dans cet établissement que la ministre de la garde des Sceaux Nicole Belloubet a consacré une de ses premières visites de terrain. Interrogée sur ses ambitions de réforme en matière de justice des mineurs, elle s'est montrée prudente. "Face à des jeunes aux parcours et situations très différentes, on doit trouver des solutions multiples, individualisées, en leur offrant une diversification des réponses", a-t-elle simplement déclaré, affirmant aussi que le "tout coercitif n'est pas la solution".



L'ordonnance de 1945, le texte de référence sur la justice des mineurs, réformé 36 fois depuis la Libération, constitue un dossier épineux sur lequel avait tenté de s'atteler l'ancienne garde des Sceaux, Christiane Taubira.

Pour Jérémy (prénoms changés, NDLR), l'UEHC d'Arras "était la seule solution pour obtenir la formation que je voulais et espérer devenir couvreur ou tailleur de pierres". Voix douce, cheveux bruns gominés, il sort tout juste de détention et découvre la vie en collectivité. Plus loin, Maxime, un blondinet de 17 ans affublé d'un survêtement du club de Chelsea, a intégré le foyer voici 4 mois et paraît plus aguerri : "J'ai fait des conneries, mais maintenant je veux m'en sortir! Depuis que je suis ici, j'ai un contrat d'apprentissage et je respecte mieux les règles". "Tous les matins je me lève à 6h, puis je pars en vélo pour m'occuper des espaces verts de la ville", raconte le jeune homme, qui a échappé à la prison en venant ici.

"Créer du lien"


A l'instar de Maxime, certains bénéficient ainsi de contrats aidés avec la ville d'Arras : "L'erreur est humaine et il faut pouvoir leur laisser une seconde chance. En finançant des postes, on est sûr qu'on peut nouer une relation de confiance avec eux", explique le maire Frédéric Leturque (UDI). "Il faut ensuite revenir à 17h30 et on a droit à deux heures de quartier libre. Si on n'est pas de retour, on est considéré comme fugueur et on peut avoir des problèmes..." reprend l'adolescent.

Encadrés par 14 éducateurs, les pensionnaires mènent une véritable vie collective et solidaire dans l'établissement avec des activités cuisine, bricolage et même soins. En fonction de leur réadaptation, ils bénéficient d'une autonomie plus ou moins poussée, notamment concernant l'hébergement : au début, certains doivent dormir à plusieurs par chambre. "On est alors sur de la prévention des risques", relève Ludo, éducateur du centre.

"Après, à nous de créer avec eux un lien petit à petit grâce à des activités, des sorties communes... Puis, ils arrivent tout doucement à réaliser des démarches seuls", se félicite-t-il. Grand sourire, Maxime montre ainsi sa nouvelle chambre, avec cuisine et salle de bain. "Ca prouve que je suis sur la bonne voie", dit-il en se vantant de "savoir désormais bien cuisiner".

Néanmoins, les mesures de placement, dont la majorité se font dans des UEHC et non des CEF, restent rares (4%) par rapport aux autres dispositifs, selon les statistiques du ministère. En 2014, la majorité des 136.091 mineurs pris en charge par la direction de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), l'ont été à travers un simple suivi éducatif au sein des familles, selon la PJJ.


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