Démantèlement de la "Jungle" : le centre pour les mineurs saturé

Les places d'hébergement prévues pour les mineurs lors du démantèlement de la "Jungle" de Calais sont saturées, si bien que certains risquent de dormir dehors ce soir, ont mis en garde les associations mercredi.


"Environ 1.500 personnes sont logées au CAP" (le centre de conteneurs en dur mis en place par l'Etat) et "il n'y a plus de places", a affirmé Pierre Henry, le directeur général de France Terre d'asile (Ftda), alors que la préfète a annoncé "la fin de la Jungle". Interrogé pour savoir si certains mineurs risquaient de dormir dehors mercredi soir, il a estimé que "c'est possible et je le regrette".

Au cours du démantèlement, le CAP a été vidé de ses occupants pour laisser la place aux mineurs. L'idée est de les transférer ensuite le plus rapidement possible vers la Grande-Bretagne, au titre de la réunification familiale notamment, ou dans des centres d'accueil et d'orientation dédiés, dans les départements. Les premiers départs pour ces CAO-mineurs auront lieu dès jeudi, a assuré à l'AFP Didier Leschi, le directeur général de l'Ofii (Office français de l'immigration et de l'intégration).

"Aucun endroit pour dormir"

Mais du côté du CAP l'enregistrement a été terminé mercredi, a indiqué M. Henry, dont l'association mandatée par l'Etat avait recensé près de 1.300 mineurs sur le bidonville il y a trois semaines. "Les enfants qui ne se sont pas enregistrés n'ont tout simplement aucun endroit où dormir", a déploré Samuel Hanryon, le porte-parole de Médecins sans frontières (MSF). "Les mineurs vont dormir sous le pont", prédit lui aussi Christian Salomé de l'Auberge des Migrants, qui doute que les forces de l'ordre les laissent se réinstaller : "il n'est plus question de monter des tentes", affirme-t-il.

Au total "plus de 200 mineurs sont dehors, ils sont trop nombreux pour qu'on puisse les prendre en charge", a déploré une associative d'Utopia 56. Face à cette situation Pierre Henry a affirmé avoir "demandé que l'on trouve des capacités supplémentaires pour les mineurs". "Je n'ai pas les moyens de les prendre en charge, c'est à l'Etat de prendre le relais", a-t-il ajouté, en jugeant qu'il s'agissait là "d'un enjeu de solidarité nationale" et en demandant aux départements "de faire tout leur travail", alors que "plus de la moitié d'entre eux ne jouent pas le jeu de la répartition" de ces mineurs isolés étrangers.
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