Le représentant spécial du Conseil de l'Europe pour les migrations et les réfugiés, Tomas Bocek, a affirmé lundi avoir vu ses "craintes confirmées" après la visite du camp de la "Jungle" à Calais quant aux conditions de vie des migrants.
"Je m'attendais à des conditions de vie déplorables dans la partie non-officielle du camp et mes craintes ont été confirmées", a-t-il confié. "J'interviendrai devant les ministères et le Conseil européen pour que des mesures puissent être prises par les Etats-membres (du Conseil) pour améliorer ce point et que tout soit fait dans le respect de l'être humain", a promis l'ex-vice ministre de la Justice tchèque, nommé à ce nouveau poste en janvier. "Le démantèlement ne pourra se faire que lorsque les 7 000 à 9 000 occupants de la "Jungle" seront accueillis dans le Centre d'accueil provisoire (CAP) ou des centres d'accueil et d'orientation (CAO)", a-t-il prévenu en référence à l'opération annoncée par l'Etat.
Dans son programme était notamment prévue la visite des installations officielles. "Ce matin, j'ai noté la bonne gestion des structures du camp Jules Ferry et du CAP", a souligné Tomas Bocek. Il a également salué le travail des associations dans le bidonville, qu'il a rencontrées. Le représentant du Conseil de l'Europe - à distinguer du Conseil européen - a aussi évoqué avec la préfète du Pas-de-Calais "le manque d'informations apportées sur les procédures du droit d'asile et la lenteur du traitement des dossiers de demande", a rapporté Tomas Bocek.
Par ailleurs, il a critiqué la construction sur la rocade portuaire d'un mur végétal financé par la Grande-Bretagne, qui doit débuter en septembre et qui a fait polémique outre-Manche: "Cela ne fera que déplacer le problème et ne va rien régler. Ce n'est pas avec un mur que sera résolue la question des migrants". Les derniers décomptes de réfugiés présents dans la "Jungle", réalisés en août, font état d'entre 6 900 migrants, selon la préfecture, et 9 000 selon des associations.