Sarkozy à Calais : "Les Français n'ont pas vocation à être les douaniers des Anglais"

Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de droite, a affirmé mercredi à l'occasion d'une visite à Calais que les Français "n'avaient pas vocation à être les douaniers des Anglais", en faisant allusion aux problèmes migratoires. 

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"Les accords du Touquet doivent être renégociés", a-t-il dit, alors que l'ancien chef de l'Etat avait lui-même signé ce texte instituant la frontière britannique sur le sol hexagonal, en 2003 lorsqu'il était ministre de l'Intérieur. Pour sortir de la crise migratoire, Nicolas Sarkozy a de nouveau prôné "le rétablissement des frontières", soulignant que l'espace Schengen "n'existait plus". "La question est d'éviter que la France ait des frontières qui soient des passoires et qu'on se trouve submergé, donc la bataille commence à Vintimille" a t-il lancé.


Selon M.Sarkozy, le dossier calaisien illustre "comme jamais" la "démission de l'Etat", alors que François Hollande est attendu lundi dans la ville. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a promis le démantèlement de la "Jungle", ou vivent, a dit le candidat, 11.000 personnes (contre 6 900 selon le dernier comptage officiel de la préfecture en août). Au passage, il s'en est pris au plan de démantèlement exposé ces jours derniers par le ministre. "La question n'est pas de vider la Jungle et de la mettre dans mille, cent ou dix endroits ! une fois la Jungle vidée, si les frontières restent des passoires, dans six mois je reviens à Calais et c'est la même chose" a t-il soutenu.


Selon lui, deux types de population vivent dans le camp : ceux qui veulent partir en Grande-Bretagne et ceux qui veulent vivre en France. Pour les premiers, "il faudra bien qu'il y ait un centre de traitement en Grande-Bretagne pour l'entrée des réfugiés en Grande-Bretagne", a t-il dit, reprenant une proposition qu'il avait faite début septembre. Concernant les seconds, "toute personne qui n'a pas fait une demande de réfugié politique sera expulsé" à t-il promis, se prononçant pour que les demandes d'asile politique soient "instruites dans le mois" et que l'Europe se mette d'accord pour établir une liste des "pays sûrs" pour renvoyer les déboutés de l'asile.


Pas de visite de la "Jungle"

M. Sarkozy a visité les installations du port de Calais, où transitent de nombreux camions avant de monter dans des cars-ferries pour Douvres. Au cours de sa visite, accompagné notamment de MM. Ciotti, Baroin, Darmanin, il a pu découvrir un camion dans lequel se trouvaient une dizaine de migrants, a constaté un journaliste de l'AFP.

Il a ensuite assisté à l'hôtel de ville de Calais à une réunion avec des représentants de plusieurs professions, notamment de l'hôtellerie, de la police ou des transporteurs routiers qui ont fait part de leur exaspération face à la crise migratoire. "Moi, je veux agir, je ne serai pas le président de l'inaction", a-t-il dit au cours de la réunion.

Vers midi, à la sortie de la mairie, l'ancien président, assailli par de nombreux journalistes, n'a fait aucune déclaration. Il doit poursuivre  sa visite dans les Hauts-de-France avec une séance de dédicace de son ouvrage à Tourcoing, puis une visite du siège du groupe Holder   Marcq-en-Baroeul, avant une réunion publique dans la même ville.

"J'ai dit à Nicolas Sarkozy l'urgence du démantèlement. J'attends comme les Calaisiens ses propositions", a pour sa part affirmé Xavier Bertrand, dans un tweet.
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