Nouvelle polémique dans la ville d'Hénin-Beaumont, dirigée par Steeve Briois (Front National). Cette fois autour de l'installation récente à l'intérieur de la mairie de caméras et micros.
Huit caméras qui font polémique. Elles ont été installées mi-janvier à l'intérieur des locaux. Selon La Voix du Nord qui cite une source anonyme à la CGT, ces équipements sont munis d'un zoom et d'un micro. De quoi toujours selon cette source pouvoir lire les mails ou SMS des employés : «On peut avoir un regard sur les postes de travail des agents. Le système bénéficie d’un zoom très perfectionné qui peut permettre de voir ce que l’agent tape sur son écran, voire sur son smartphone.» "Des gars de l’informatique m’ont dit : "Avec les caméras, on va pouvoir lire tes textos"", affirme un autre salarié à Libération.
La Voix du Nord affirme que ces caméras sont "gérées" par le directeur de cabinet du maire FN Steeve Briois et son directeur général des services. Et n'auraient fait l'objet d'aucune autorisation préfectorale.
"Il est inexact d’affirmer que ce sont des caméras avec micros"
Steeve Briois a démenti rapidement ses "accusations" sur sa page Facebook et en distribuant des tracts-droits de réponse dans la ville. Il confirme la présence nouvelle de caméras mais nie qu'elles soient illégales ou servent à surveiller les employés.Sur le marché pour distribuer mon droit de réponse à la CGT et à la Voix du Nord. Excellent accueil de la population pic.twitter.com/ESqBbajV5C
— Steeve Briois (@SteeveBriois) 23 Février 2016
Voici l'essentiel de ce communiqué : "Il est inexact d’affirmer que la mairie d’Hénin-Beaumont n’a pas respecté les obligations légales lors de l’installation de caméras dans son enceinte. (...) Comme dans tous les bâtiments publics, ce dispositif permettra de sécuriser les principaux accès à l’hôtel de ville.
(...) Doit-on rappeler que le vol des archives et plusieurs effractions ont amené la municipalité à combler un retard de près de 20 ans par rapport aux normes de sécurité ? Ainsi, tous les accès de l’hôtel de ville ont été renforcés. Il est inexact d’affirmer que huit cameras ont été installées. Il est encore inexact d’affirmer qu’une caméra a été installée sur un espace destiné à la pause cigarette et qui n’aurait aucune utilité sécuritaire. Derrière l’hôtel de ville, une seule caméra permettra, une fois les autorisations délivrées, de visualiser les grilles de l’hôtel de ville. Il est inexact d’affirmer que ce sont des caméras avec micros. Il est encore inexact d’affirmer que 3 autres cameras devraient bientôt entrer en vigueur. Il est tout aussi inexact d’affirmer que les enregistrements se feraient aujourd’hui automatiquement. Il est inexact d’écrire que le moindre bruit actionnerait automatiquement les caméras. Enfin, ce système est présenté comme celui de la vidéo surveillance alors qu’il relève de la vidéo protection. La mairie d’Hénin-Beaumont, par des temps de terrorisme meurtrier, a placé ce dispositif pour sécuriser les agents municipaux et certainement pas pour les surveiller."
Dans Libération, René Gobert, le délégué CGT à la mairie ne confirme pas complètement les informations de La Voix du Nord mais s'interroge sur les motivations réelles du maire : «Les caméras sont là, j’en ai vu au moins deux. Pourquoi des caméras à l’intérieur de la mairie si ce n’est pour surveiller les agents ? La mairie d’Hénin-Beaumont, ce n’est pas le Bataclan ! Est-ce qu’elles sont équipées de zoom ? De son ? Est-ce que les images arrivent sur l’écran du maire ?»