Injures, menaces, vols, coups... Plus de 1100 incidents ont été signalés par les médecins en 2018 dont 168 dans les Hauts-de-France, un nouveau record selon un rapport de l'Ordre des médecins publié jeudi, qui pointe une hausse des violences subies en particulier par les généralistes.
162 déclarations d'incidents dans les Hauts-de-France. C'est le chiffre révélé ce jeudi par l'Observatoire de la sécurité des médecins, dans une enquête réalisée depuis 2003 avec Ipsos. 162 contre 135 en 2017.
En France, on a recensé 1126 incidents contre 1035 en 2017, soit une augmentation de 9%. L'Ile-de-France, les Hauts-de-France et l'Occitanie sont les trois régions les plus touchées.
Voici le détail par département. Le Nord est le département le plus touché de France.
- Nord : 123
- Pas-de-Calais : 21
- Aisne : 8
- Somme : 8
- Oise : 2
Agressions verbales
Il s'agit majoritairement d'agressions verbales et de menaces, citées dans 66% des déclarations, devant les vols ou tentatives de vols (18%), le vandalisme (8%) et les agressions physiques (7%). Une arme a été utilisée dans 3% des cas. Un tiers de ces incidents sont liés à "un reproche relatif à une prise en charge" (31%) et plus d'un sur dix à un vol (17%), un refus de prescription (16%), une falsification de document (ordonnance, certificat, 11%) ou encore un temps d'attente jugé excessif (11%).
Les généralistes, les plus touchés, sont à l'origine de 70% des déclarations, contre 61% en 2017, alors qu'ils représentent moins de la moitié de la profession (44%). A l'inverse, la part de spécialistes ayant subi des incidents est elle passée de 39% en 2017 à 30% en 2018, les ophtalmologues, les dermatologues et les gynécologues étant les plus visés.
Les femmes représentent 49% des victimes, un chiffre moins élevé qu'en 2017 (51%) mais toujours supérieur au taux de féminisation du corps médical (47%). L'agresseur est un patient dans plus de la moitié des cas (54%), plus rarement un accompagnateur (15%).
"Enjeu majeur"
Commentant ces résultats dans un communiqué, l'Ordre a appelé "une nouvelle fois les pouvoirs publics à se saisir de cet enjeu majeur". Il a notamment réclamé aux préfets d'accélérer le déploiement d'un protocole signé avec l'Etat en 2011 pour améliorer la sécurité des professionnels.
Déplorant le "peu de plaintes" déposées par les praticiens (34%), l'Ordre a en outre souligné que son dispositif de déclaration avait été étendu aux internes en janvier.