La députée de l'Oise Agnès Thill va-t-elle être exclue de la République en marche ? Sa position et ses propos polémiques à propos de la procréation médicalement assistée (PMA) provoque la colère au sein de son parti. L'élue confie ne pas craindre la décision, qui interviendra la mardi 22 janvier.
Ce dimanche matin, Agnès Thill le passe dans sa circonscription, loin de l'agitation politique. Mais en rencontrant ses concitoyens beauvaisiens, la députée de l'Oise, opposée l'extension de la procréation médicalement assistée (PMA) est rattrapée par l'actualité. Interrogée par une passante sur le sujet, l'élue abonde en son sens : "J'ai été instit, et suis là pour protéger les enfants. Ils ont besoin d'un père, à mon avis. En tout cas, je ne peux pas dire « oui » à « faisons des enfant sans père »"
Pour l'élue de l'Oise, le rapport de la mission de l'Assemblée sur la bioéthique a franchi la ligne rouge. Il accepterait notemment le parent d'attention, celui n'ayant pas de lien biologique avec l'enfant. " C'est typiquement parisien cette affaire, souligne Agnès Thill. Hier j'en parlais aux voeux, et bien les gens ne connaissent pas du tout le concept de « parent attentionnel » qui substitue dans le vocable « parent » à celui de « père » ou « mère » "
Accusée d'"homophobie" au sein de son parti
Pour marquer son opposition, la députée rédige une lettre dans laquelle elle affirme que l'absence de genre dans le mot " parent " favorise l'éclosion d'écoles coraniques. Des députés de la majorité l'accusent ouvertement d'islamophobie.Marre qu'une députée @LaREM_AN puisse prononcer des propos homophobes et islamophobes aussi librement...
— Lau VANCEUNEBROCK-MIALON (@LaurenceVanceu) 17 janvier 2019
Le courrier reçu par mes collègues et moi-même est un tapis de sotises qui stigmatise inutilement deux minorités. En France, il n'y a pas de "parallèle" à la République. https://t.co/L1hOSEjZXH
Je condamne fermement les propos #homophobes et #islamophobes d’ @ThillAgnes. Ses dérapages à répétitions sont inacceptables. Elle est libre de ses expressions, qu’elle cesse de salir notre groupe, en allant les répandre ailleurs. Cap vers la #PMApourtoutes en 2019 !! ?
— Guillaume Chiche (@GuillaumeChiche) 17 janvier 2019
"Je le répète : je ne suis ni homophobe, ni xénophobe, ni islamophobe, que personne ne se sente stigmantisé. Je n'ai pas dit « nos amis musulmans » en général. Quelqu'un a coupé ça et a collé ça à côté d'« écoles coraniques ». J'aurais dû dire « école hors contrat » ou « écoles privée »" reconnaît-elle cependant.
Le risque d'être exclue
Il y a quinze jours, la permanence de l'élue beauvaisienne a été vandalisée lors du passage d'une manifestation de Gilets Jaunes à Beauvais. Aujourd'hui, après ses propos polémiques, nombreux sont les députés macronistes qui réclament son exclusion du parti. "Je ne crains pas d'être exclue, il en va de la liberté de conscience. Je n'ai pas envie que mon nom soit associé à l'éviction des pères dans la société."Mardi 22 janvier, à l'Assemblée nationale, Agnès Thill rencontrera le président du groupe parlementaire La République en marche, Gilles Le Gendre. En attendant le programme est chargeé. Amendement sur la justice, loi sur l'école... la députée est au travail en son âme et conscience.