Cette année, la finale de la coupe de France des clubs de pétanque était organisée à Beauvais, les 9 et 10 mars. Une première dans les Hauts-de-France, preuve que ce sport venu du sud-est de la France s'est démocratisé jusque dans le nord du pays.
Dans l'imaginaire collectif, la pétanque évoque le soleil, le sable et la Provence. C'est pourtant devenu un sport de compétition qui a conquis le cœur des Français bien au-delà des frontières provençales."La fédération française de pétanque, c'est 5 764 clubs, répartis dans tous les départements de France et en outre-mer, ce n'est pas simplement le sud !, se réjouit Michel le Bot, président de la fédération. C'est vrai qu'on a cette image, parce que la pétanque est née à la Ciotat, et pendant de nombreuses années, la pétanque et son ancêtre le jeu provençal se jouaient dans le sud-est de la France. Mais progressivement, ça s'est développé partout."
Des supporters en nombre
Le choix de Beauvais n'est donc pas si incongru que ça pour accueillir la finale de la coupe de France des clubs. "Le maire a souhaité nous accueillir, et quand j'ai visité l'Elispace, j'ai trouvé que c'était un écrin magnifique pour coupe de France", précise Michel le Bot.
"On voit quelques stars, des artistes de la pétanque !
Jean-Louis Hamel, bénévole pour l'organisation de l'événement
Et la manifestation a attiré de nombreux amateurs de pétanque, venus voir les meilleurs joueurs de France, comme Dylan Rocher, licencié à Fréjus. Lui n'est d'ailleurs pas surpris de cet engouement. "On n'est pas aussi médiatique que le foot, le rugby ou le tennis, mais l'image change, c'est un sport populaire. Et puis comme tout sport de haut niveau, c'est joli à voir, c'est pour ça qu'il y a autant de monde."
Pour les locaux, c'est l'occasion de profiter d'un événement rare dans la région. "On voit quelques stars, des artistes de la pétanque !, s'émerveille Jean-Louis Hamel, bénévole pour l'organisation de l'événement, et lui-même licencié dans l'un des trois clubs de beauvaisiens. C'est vrai que la pétanque, c'est un peu moins connu que le foot, moins médiatisé, mais c'est sympa, et accessible à tout le monde, à tout âge !"
Le club d'Hénin-Beaumont en quarts de finale
Dans les tribunes, on trouve aussi beaucoup de supporters qui ont fait le déplacement depuis le Pas-de-Calais. Et pour cause : le club d'Hénin-Beaumont est le seul de la région à avoir atteint ce stade de la compétition. "C'est jamais arrivé qu'une équipe du Pas-de-Calais arrive jusque-là ! Et en plus, c'est les copains, alors c'est que du bonheur. On est un peu stressés, même plus stressés qu'eux je crois. C'est motivant aussi pour eux d'avoir les copains dans les tribunes pour les soutenir", estime un supporter licencié du club. Il faut dire que l'exploit est louable. "Hénin-Beaumont a tiré son épingle du jeu !, confirme le président de la fédération. Il y avait 3 834 clubs sur la ligne de départ, ils ne sont plus que 8. C'est l'élite de la pétanque française qui est là."
Le club héninois a finalement été éliminé en quarts de finale, mais le parcours reste honorable. Il faut dire que contrairement à ce qu'on pourrait penser, Hénin-Beaumont est une ville de pétanque depuis bien longtemps. Son club, créé il y a plus de cinquante ans, fait partie des premiers clubs de pétanque en France. Cette année, une section jeunes a même été créée pour les 6-17 ans. Les femmes, aussi, sont de plus en plus nombreuses à pratiquer la discipline, qu'on a souvent associée aux hommes. "La semaine dernière, on a fait un championnat féminin, on était quand même 96 équipes, et il y a un bon petit niveau", se réjouit une licenciée qui s'est mise à la pétanque en voyant sa mère et sa sœur en faire.
Alors, la pétanque, un sport d'hommes du sud ? Les joueuses et les joueurs d'aujourd'hui s'efforcent de balayer ce cliché. L'année dernière, une Picarde de 19 ans, originaire d'Abbeville, a d'ailleurs été sacrée championne d'Europe espoirs par équipe.
Avec Charlotte Morand / FTV