Un arrêté préfectoral a ordonné lundi 27 décembre la fermeture de la Grande mosquée de Beauvais dans l'Oise pour de six mois. Le recours déposé par l'association qui gère le lieu de culte a été rejeté vendredi 31 décembre.
Les portes de la Grande mosquée de Beauvais vcnt rester closes. Vendredi 31 décembre, le tribunal administratif d’Amiens a rejeté le recours en référé-liberté déposé par Espoir et Fraternité. L’association qui gère le lieu de culte contestait sa fermeture administrative décidée par arrêté préfectoral quatre jours plus tôt, en raison des propos tenus par l’un de ses imams faisant "l'apologie du djihad".
Le juge des référés du tribunal administratif d’Amiens estime que les propos tenus par le principal imam de la Grande mosquée de Beauvais dans ses prêches, largement diffusés sur les réseaux sociaux de la mosquée, constituent une provocation à la violence, à la haine ou à la discrimination en lien avec le risque de commission d’actes de terrorisme et sont de nature à justifier la fermeture de ce lieu de culte.
Tribunal administratif d'AmiensCommuniqué de presse
Mentionnant une "note blanche précise et circonstanciée des services de renseignement", le juge des référés estime qu’"à plusieurs reprises", ce jeune converti formé en Arabie saoudite a notamment "présenté le djihad armé en tant que devoir et valeur de l’islam", "légitimé la désobéissance aux lois de la République et prôné la supériorité des règles religieuses" et "tenu des propos instant à la haine et à la discrimination".
"Positionnement profondément républicain"
L’association Espoir et Fraternité faisait valoir, selon cette même ordonnance de jugement, qu’elle "a mis fin à ses relations contractuelles" avec l’imam qui officiait depuis avril et "que son positionnement, profondément républicain, ne saurait être mis en cause par les propos tenus […] qu’elle n’a aucunement cautionnés ou approuvé".
Mais à l’instar de la préfecture de l’Oise, la justice a considéré qu’elle n’avait "jamais condamné explicitement lesdits propos". Les services de l’Etat relevaient également que certains d'entre eux avaient été relayés sur les pages Facebook de l’association et de l'un de ses responsables. L'avocat d'Espoir et Fraternité, Samim Bolaky, avait souligné jeudi au cours de l’audience que ceux-ci s’engageaient à ne plus diffuser de contenus sur les réseaux sociaux avant la désignation d’un modérateur.
Sollicité, celui-ci n’a pas pu être joint à cette heure. "L’association pourra demander la réouverture du lieu de culte […] lorsqu’elle estimera avoir pris les mesures de nature à prévenir la réitération des dysfonctionnements constatés", précise toutefois le tribunal administratif. Elle dispose également d’un délai de 15 jours pour faire appel devant le Conseil d’Etat.