JO de Paris 2024. "Il faut que je m'accroche jusqu'au bout" : en escrime, Luidgi Midelton touche du doigt son rêve de qualification

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Luidgi Midelton espère bien faire partie de l'aventure des Jeux olympiques de Paris, en escrime. L'épéiste de 25 ans, licencié à Beauvais, originaire de Guadeloupe, s'entraîne depuis cinq ans à l'INSEP. Le temple des champions, proche de la capitale. Pour participer aux JO, il doit faire partie des trois Français sélectionnés.

"Je suis quelqu’un de très tenaces. Je n'abandonne jamais." L'abnégation de Luidgi Midelton porte ces fruits. En décembre 2023, le licencié de Beauvais, originaire de Guadeloupe, a pointé le bout de sa lame sur la plus haute marche du podium, lors de la Coupe du monde de Vancouver. Une performance effectuée, trois mois après le bronze obtenu lors des championnats du monde universitaire.

Hugues Obry, son entraîneur, estime que l'épéiste de 25 ans "a compris quelques petits trucs. Par rapport à son jeu, il a plus confiance en lui [...] Je pense que les petits déboires qu'il a eus dans les deux premières années, les non-sélections, les manques de résultats, il a beaucoup appris par ça. C'est là qu'on se renforce."

L'intéressé évoque "des choses mises en pratique" dans son quotidien, dans ses entraînements. "C'est vraiment une progression et une accumulation de petits changements."

"On est dans la dernière ligne droite"

À petit pas, le jeune homme se fait une place en équipe de France et touche du doigt son rêve olympique. "On est dans la dernière ligne droite. Les entraînements sont assez intenses. Donc, il faut que je garde le rythme et que je m'accroche jusqu'au bout."

Depuis sa première Coupe du monde remportée, l'épéiste est remonté sur le podium à deux reprises, lors d'épreuves par équipes. Ce dimanche 24 mars, les tricolores sont sortis vainqueur de la Coupe du monde Tbilissi, en Géorgie. 

Dans cette saison marquée par les Jeux olympique à domicile, l'important est de garder le bon rythme, le bon tempo. Un travail sans relâche.

Dans sa quête, il est entouré de deux anciens médaillés olympiques, Hugues Obry et Gauthier Grumier, au sein de l'INSEP. Le centre d'entraînement dédié aux sportifs de haut niveau. "Ils apportent beaucoup de leur expérience, de leur vision de l'escrime. Je sens que je progresse avec eux, pour atteindre les objectifs que je me suis fixé avec eux."

ll a un petit buste et des jambes assez longues, un bras tentaculaire. Physiquement, quand il est au top, c'est un monstre.

Hugues Obry

Entraîneur

Fin février, il était de retour de la Coupe du monde d'Heidenheim, en Allemagne, où il a fini huitième. Hugues Obry lui a dispensé la leçon avec au programme le débrief des dernières compétitions. "Il faut régler les petites choses qui ne vont pas et puis encore travailler sur les bonnes choses", explique ce dernier.

"En entretenant les points forts, on devient expert dans la matière, souligne Luidgi. On est plus sur la qualité et pas forcément dans la quantité et la répétition du mouvement. On va vraiment chercher cette précision, ce mouvement parfait."

Travailler "ses armes mentales"

Affiner ses armes afin de performer au mieux lors des différentes étapes de Coupe du monde, c'est la clé pour espérer décrocher un ticket olympique. Pour Hugues Obry, l'explosivité est la principale qualité de Luidgi. "Pour moi, c'est un peu une pieuvre, un poulpe avec ses longs membres. Il a un petit buste et des jambes assez longues, un bras tentaculaire. Physiquement, quand il est au top, c'est un monstre."

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Luidgi Midelton espère bien faire partie de l'aventure des Jeux olympiques de Paris, en escrime. L'épéiste de 25 ans, licencié à Beauvais, originaire de Guadeloupe, s'entraîne depuis cinq ans à l'INSEP. Le temple des champions, proche de la capitale. Pour participer aux JO, il doit faire partie des trois Français sélectionnés. ©Clémence Rousseau / FTV

Luidgi Midelton travaille désormais "ses armes mentales". Car pour tenir le rythme infernal des compétitions, il lui faut être prêt physiquement et optimiser ses qualités, pour lui éviter les coups de mou pendant les assauts. Thomas Rouvet, le préparateur physique, le décrit comme un "très bon bosseur. Il a quand même des très grosses qualités physiques, de force. Ce qu'on cherche à travailler chez lui, c'est l'explosivité et la vitesse."

L'intéressé admet son point faible : "j’essaie de garder cette intensité dans la durée, dans l'effort. Parce que parfois, c'est ce qui pêche un peu, parce que j'envoie beaucoup en termes d'énergie. Et il y a des moments où j'ai des petits coups de fatigue. Maintenant, j'arrive un peu à mieux gérer tout ça."

Près du site olympique, mais un chemin encore long

Entre deux étapes de coupe du monde, la fatigue se fait aussi sentir lors de la séance de renforcement musculaire. Mais Luidgi rapporte : "même si on n'aime pas forcément la prépa physique, c'est très important. Surtout pour la prévention des blessures. Donc, on essaie d'être un minimum concentré."

Luidgi Midelton bosse le corps et l'esprit. Il prépare une licence en électronique à distance. Un besoin, même s'il est parfois difficile de caler des cours dans un emploi du temps déjà bien chargé. "Ça me permet de voir autre chose parce que mon quotidien, c'est l'escrime, c'est ma passion, certes. Mais des fois, j'ai besoin de souffler, de penser à autre chose que ça."

Après l'année du déclic, en 2023, et un bon début de saison, Luidgi Midelton est plus que jamais en lice pour accrocher une des trois places de la sélection. Même s'il s'entraîne à quelques kilomètres du Grand Palais, lieu somptueux où se dérouleront les épreuves d'escrime, le chemin vers Paris 2024 est encore long.

Avec Emilie Montcho / FTV

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