Le procès du dresseur de fauves Mario Masson s'est tenu mardi 20 septembre au tribunal correctionnel de Beauvais. Parmi les 12 chefs d'accusation qui lui sont reprochés, il est accusé de maltraitance animale et d'escroquerie.
Le dresseur de fauves Mario Masson se retrouve face à la justice. Il a dû répondre à des accusations de maltraitance animale mardi 20 septembre au tribunal correctionnel de Beauvais.
"Il faut que ce trafic et cette maltraitance s'arrêtent"
En tout, Mario Masson fait face à 12 chefs d'accusation déposés par l'association One Voice en début d'année 2020. Pour Muriel Arnal, présidente fondatrice de l'association One Voice, c'est une "journée très importante".
"Un dresseur passe au tribunal pour avoir enfermé toute leur vie dix tigres dans un camion de 20m2 en n'étant pas abreuvés régulièrement, en n'ayant pas accès aux espaces auxquels ils avaient droit selon la législation", déplore-t-elle. Elle ajoute que "ce dresseur n'avait plus le droit de détenir de tigres ni de pratiquer cette activité" mais "il a continué à faire se reproduire les animaux".
Une tigresse est décédée, une autre est aussi très malade, elle l'était déjà quand nous les avions récupérés.
Muriel Arnal, présidente fondatrice de l'association One Voice
Elle regrette que certaines autorités locales aient "fermé les yeux". La gendarmerie, l'OFB et le parquet ont "heureusement" mené une "enquête approfondie suite à nos images" tournées pendant 6 jours et 6 nuits début 2020. Depuis, les animaux ont été saisis.
Selon la présidente, ces tigres servaient "soi-disant" pour des représentations, "mais il y en avait très peu". Par contre, ils ont pu découvrir grâce à leurs enquêteurs que "certains tigres étaient là uniquement pour la reproduction". Les questions qui se posent sont donc nombreuses : "où partaient les bébés tigres ? Que se passait-il derrière ?" ou encore "à quel âge ont-ils été vendus ?"
"On n'est jamais venu me dire que ce n'était pas aux normes", se défend le dresseur
Mario Masson, de son côté, nie tout en bloc. Il se dit prêt à se battre et à récupérer ses animaux "injustement et illégalement" saisis. Le dresseur de fauves est catégorique, "il n'y a jamais eu de maltraitance" et met en avant 45 ans de métiers durant lesquels il a travaillé avec des animaux : "si j'avais été maltraitant avec les animaux, ça se saurait déjà depuis longtemps".
Mes animaux étaient tous notés sur le livre des entrées et tous notés sur le livre des sorties avec les noms et adresses et personnes qui les ont prises. Donc pour moi il n'y a aucun trafic d'animaux.
Mario Masson à propos des accusations de trafic d'animaux
Quant aux accusations concernant les conditions de vie des tigres, Mario Masson explique qu'ils étaient "dans un camion et une remorque qui étaient tout à fait aux normes" et qu'une vérification de son matériel a été effectuée. "On n'est jamais venu me dire que ce n'était pas aux normes, donc c'est tout à fait légal de détenir ces animaux".
Pour l'avocate de l'association, Caroline Lanty, "il est particulièrement difficile dans le milieu du cirque d'identifier des infractions". Souvent, "ces éléments ne sont pas tracés, ils sont difficilement identifiables" mais "là on a une enquête très sérieuse, on a des éléments qui sont caractérisés et qui permettent au tribunal d'entrer en voie de condamnation".
Le délibéré aura lieu le 15 novembre. Le parquet requiert 5000 euros d'amende, "une interdiction d'exercer une activité en lien avec les animaux pendant cinq ans" et une confiscation définitive des animaux et des avoirs.
Les tigres, quant à eux, se trouvent dans le refuge Tonga où "ils ont accès à des espaces extérieurs, ils sont en groupe, ils peuvent jouer" et "exprimer des besoins normaux de tigres", conclut Muriel Arnal.