Une idée incroyable est née dans la tête d'un jeune ingénieur : transformer les mégots en doudounes. Installé à Berthecourt (Oise), Julien Paque aimerait même lancer sa marque de vêtements, dont le rembourrage n'utilise aucun duvet animal mais une fibre issue de filtres de cigarettes broyés.
L'invention est née dans une petite cabane au fond d'un jardin de Berthecourt (Oise). Julien Paque, 22 ans et étudiant ingénieur, a eu une idée de génie : transformer les mégots de cigarettes en matière isolante pour les vêtements. Sa matière première se trouve dans un grand cendrier géant, où reposent 50 000 cadavres de cigarettes. "Voilà, c'est tout ce qu'on a pu récupérer lors de la braderie de Lille. On a offert une consommation à chaque personne qui récupérait une bouteille pleine de mégots," explique le jeune homme.
Ce butin, l'étudiant le place sur un tamis artisanal. "Le but, c'est de se séparer de la cendre et du tabac pour ne garder que le mégot," explique-t-il, en masque et combinaison, alors qu'une forte odeur de tabac froid imprègne la cabane. Pui, afin de détacher la feuille de papier autour du filtre de la cigarette, Julien Paque utilise un mixeur de cuisine.
Une fibre isolante issue de filtres de cigarettes
Adepte du système D, l'Isarien a eu l'idée de valoriser le mégot en bricolant un peu. "J'ai manipulé de la laine de verre, relate ce non-fumeur. Un soir en sortant, j'ai vu un mégot ouvert qui ressemblait à cet matière isolante et je suis parti de cette idée."La fibre récupérée dans le mixeur est ensuite lavée en laboratoire. Des études pourront prochainement démontrer si ces fibres sont toxiques et les protections utilisées pour la manipuler nécéssaires. "Cette fibre est censée être isolante, propre et sans odeur," signale l'étudiant.
À l'issue du processus, Julien Paque obtient de longues bandes avec lesquelles il vient de créér un premier vêtement d'hiver qu'il souhaiterait commercialiser. La doudoune ne contient pas moins de 3 500 mégots !