Près d'un français sur deux ne part l'été. Alors pour soutenir les plus modestes, le parti communiste de l'Oise organise depuis 25 ans un déplacement en bord de mer. Cette année, 1 500 personnes ont pu passer une journée à Dieppe (Seine-Maritime).
Il fait gris mais les visages sont ravis. Partis tôt de leur quartier ou de leur village, les Isariens qui débarquent à Dieppe (Seine-Maritime) attendent ce séjour à la mer depuis fort longtemps. Alors que certains Français commencent à rentrer de vacances, eux ne sont pas encore partis. C'est simple : ils ne partent jamais. "Je n'ai pas les moyens," glisse l'une des participantes au voyage. "J'ai une très faible retraite : 1 100 euros. Avec un loyer de 600 euros, vous voyez ce qu'il reste... c'est impossible de partir," confie une autre.
Ce voyage, 1 400 personnes y ont pris part, avec pour point commun de modestes revenus. Ceux-là même qui partaient en camping - ouvriers, employés ou retraités - n'arrivent plus à s'offrir un jour ou plus de vacances.
"L'étincelle dans les yeux"
Dieppe a le sens de l'accueil : le petit déjeuner de bienvenue redonne le sourire. "Deux familles sur trois ne partent pas en vacances, même de milieu ouvrier, considère Patricia Ridel, première adjointe au maire PCF de la ville. Donc cette journée c'est un peu l'étincelle dans le coeur ou dans les yeux pour l'année et pour la rentrée."Changer d'horizon, loin des tours du quartier, égaye parents comme enfants, peu soucieux d'une météo qui fait la grise mine. "J'attendais depuis longtemps parce qu'on passait tout le temps des vacances à la maison. J'avais besoin de sortir," sourit une jeune fille.
Le droit aux vacances
L'initiative de la journée revient au Parti communiste de l'Oise. Pour la 25e année, il continue de se battre pour que les vacances soient un droit. "Ça n'apparaît pas du tout comme une priorité du gouvernement, qui mène malheureusement une politique essentiellement au service les plus riches, assure Thierry Aury, secrétaire départemental de l'Oise. Nous communistes, avons dans notre ADN ce droit aux vacances depuis 1936 et la conquête des congés payés."La journée a été inoubliable pour ces oubliés des vacances, qui auront eux aussi des souvenirs à raconter le jour de la rentrée.