"C'est pas normal, il faut un prof" : après 4 mois sans cours de français, parents et élèves se mobilisent dans ce collège

Soixante élèves d'un collège de Bornel, dans l'Oise, n'ont pas eu de cours de français depuis le mois d'octobre 2023. Ce lundi 18 mars, parents et collégiens étaient mobilisés.

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Pancartes à la main, des élèves et leurs parents ont manifesté devant les grilles de leur collège de Bornel, dans l'Oise, lundi 18 mars 2024 au matin. Depuis le 16 octobre dernier, 60 élèves de 5ème et de 4ème du collège Françoise Sagan n'ont plus cours de français. Leur enseignante, en arrêt, n'a toujours pas été remplacée. 

"Ça va être compliqué pour le brevet"

"On a eu un mois de français en début d'année, deux semaines de remplaçante et c'est tout", explique Alicia, élève de 5e. La jeune fille s'inquiète surtout des conséquences pour ses camarades dyslexiques ou en difficulté. 

"Plus tard, ça va être compliqué pour le brevet", estime Louane, également en 5e. "On dit souvent que la 4e, ça va être le plus dur. Si on a pas de cours, ça va être encore plus dur. C'est pas normal, il faut un prof", renchérit son camarade de classe, Martin.

72 heures de cours perdues

À la place des cours de français, ces élèves sont envoyés en permanence. Au total, ils ont déjà perdu 72 heures de cours. "C'est inadmissible", pointe Peggy Desmedt, mère d'une élève de 5e. "Tout ce qu'on demande ce sont des enseignants pour nos enfants et qu'ils ne soient pas en difficulté à compter de l'année prochaine.

Le même jour, une pétition signée par les parents d'élèves a été envoyée au rectorat. "On n'a plus de solution à notre échelle si ce n'est des cours privés. Malheureusement, on ne peut pas tous se le permettre. Ce n'est pas le but de l'école publique d'en arriver là", appuie Marion Coudoin, mère d'un élève de 5e.

Comment vont-ils s'en sortir l'année prochaine, tous dispatchés dans d'autres classes avec des élèves qui auront, eux, suivi le programme ?

Marion Coudoin, mère d'un élève de 5e.

À l'écoute, mais sans solution, le principal du collège a reçu une délégation de parents lundi matin. Contacté, le rectorat de l'académie d'Amiens déclare chercher une solution et évoque un manque de personnel. Faute de candidat, il n'est, selon lui, pas possible de positionner un remplaçant sur ce poste.

Si cette problèmatique n'est pas isolée, impossible d'appréhender l'ampleur du phénomène à l'échelle du département de l'Oise et de la Picardie. En effet, le rectorat n'a pas été en mesure de nous fournir le nombre de professeurs non remplacés actuellement à l'échelle de l'académie d'Amiens. 

Mobilisation contre la mise en place des groupes de niveau 

Mardi 19 mars, plusieurs secteurs de la fonction publique, dont l'Éducation nationale, sont appelés à la mobilisation pour demander des augmentations dans un contexte d'inflation. Les personnels de l'éducation seront notamment en grève pour protester contre la réforme des groupes de niveaux, imaginée par Gabriel Attal et conduite par sa successeure au ministère, Nicole Belloubet. 

S'il emploie les termes de groupes "constitués en fonction des besoins des élèves", en pratique, le décret, publié dimanche 17 mars au Journal officiel, officialise la mise en place de groupes de niveau en mathématiques et en français au collège. Les élèves ne seront plus rassemblés en classe entière que dix semaines au maximum par année scolaire. 

Ce nouveau dispositif est dénoncé depuis le début par les enseignants qui pointent notamment le manque de moyens humains, et qui dénoncent une forme de "tri" entre les élèves. 

Pour l'instant, les moyens promis pour la mise en œuvre de la réforme ne sont pas là. Donc cela risque de poser des problèmes, notamment au niveau du remplacement, lors de la rentrée 2024.

Nabih Douja, représentant départemental du SNES-FSU de l'Oise

La réforme entrera en vigueur à partir de la rentrée scolaire 2024 pour les élèves de 6e et de 5e. Et à la rentrée 2025 pour ceux des classes de 4e et de 3e.

Avec Haron Tanzit / FTV

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