Un mois après le procès au tribunal correctionnel de Senlis, le jugement vient d’être rendu, ce lundi 26 juin. Le Rallye des Trois forêts, le piqueux et le maître d’équipage ont été reconnus coupables de mise en danger de la vie d'autrui.
Un cerf, poursuivi par une meute de chiens, qui se retrouve sur les voies en gare de Chantilly et bloque le trafic durant trois heures. Les faits, qui remontent au 12 janvier 2021, avaient suscité de nombreuses réactions.
La mise en danger de la vie d'autrui retenue
Plus de deux ans après, le tribunal correctionnel de Senlis a jugé que le Rallye des Trois forêts, le piqueux (c'est-à-dire celui qui est en charge de la meute) et le maître d’équipage sont coupables de mise en danger de la vie d'autrui.
La société est condamnée à une amende de 10 000 euros et son ancien président à 1 000 euros. Le piqueux écope quant à lui d'une amende de 1 000 euros dont 500 euros avec sursis.
Les prévenus ont toutefois été relaxés de trois autres chefs d'accusation : chasse par moyen prohibé, entrave à la circulation des trains et introduction d’animal sur les voies ferrées.
Le procès avait eu lieu le 22 mai dernier, au tribunal correctionnel de Senlis. Le déroulé de cette chasse à courre avait été retracé durant plus de quatre heures. Le procureur avait requis des peines de 1 500 euros d’amende pour le piqueux ainsi que le maître d’équipage et 10 000 euros pour le Rallye des trois forêts.
Les réactions suite au délibéré
Justine Devred, avocate du piqueux, a réagi ce lundi 26 mai : "Nous trouvons qu'il est assez sévère dans la mesure où, ce jour-là, le cerf s'est introduit sur les voies, indépendamment de la volonté de l'équipage qui avait rempli ses obligations, à savoir : gracier le cerf avant et retenir les chiens."
Laurent Facques, responsable régional de la communication de la société de vénerie, était également présent devant le tribunal de Senlis. "Un cerf et six chiens se retrouvent sur les voies de la gare, il y a clairement une défaillance. Il faut continuer à travailler pour éviter ce genre d'incidents qui, je peux vous le garantir, ne se reproduira plus."
Le Rallye des Trois forêts, le piqueux et le maître d’équipage ont décidé de faire appel.
Une remise en cause de la chasse à courre
"La condamnation n'est pas au niveau de ce qu'il se passe", tranche quant à elle l'association AVA.
"C'est un procès de la chasse à courre qui se répète tous les ans", déplore Stanislas Broniszewski, son fondateur. "Cet équipage est condamné pour la deuxième fois, pour des faits similaires, la même année. Je sais parfaitement qu'on va réentendre parler d'eux à la rentrée avec un incident similaire."
L'association, qui lutte contre la vénerie, estime que "le seul moyen d'en finir avec ces incidents à répétition, c'est l'arrêt de la chasse à courre, tout simplement."