À Chantilly dans l'Oise, trois semaines après le château, c'est au tour des Grandes Ecuries d'accueillir à nouveau des visiteurs. Elles sont ouvertes uniquement le week-end pour le moment. En attendant de reprendre le cours normal des animations.
Ils sont une cinquantaine contre la barrière qui entoure la piste de sable. Des parents avec leurs enfants, grands et petits. Des passionnés. Des curieux. Des Parisiens. Des gens du coin. Pour tous, la réouverture des Grandes écuries du château de Chantilly dans l'Oise est l'occasion d'une sortie. "Ça fait du bien de prendre une peu de soleil, un peu de sortie et d'avoir un peu de la vie qui reprenne", explique un papa qui tient sa petite fille dans ses bras. Après de 3 mois de fermeture, les chevaux sont de retour devant un public.
Le musée du cheval également ouvert
"Ça fait plaisir de pouvoir à nouveau assister à ce genre de démonstrations. On ne les voyait pas depuis quelques temps. Ça fait plaisir de revoir tout ça", confie un autre père de famille, masque sur le visage.
Outre les démonstrations de dressage en extérieur, les visiteurs peuvent également déambuler dans les 15 salles du musée du Cheval en respectant un protocole sanitaire. "La première mesure, c'est d'arriver à avoir une entrée et une sortie différente, explique Sophie Bienaimé, la directrice des lieux. Il y a un sens unique de circulation avec le masque. C'est parfois un peu un labyrinthe dans certaines salles mais le but, c'est de ne jamais se croiser. Entre chaque salle, on peut voir les chevaux à l'extérieur et assister à l'animation. Il fallait que les gens n'aient pas d'accident avec les chevaux. Donc on ne va pas entraîner nos chevaux sous le dôme comme avant pour que les visiteurs puissent sortir par là. Ce qui d'habitude ne se fait jamais. Il faut veiller à la sécurité de tout le monde : les visiteurs, les chevaux, les cavaliers".
Continuer l'entraînement pendant le confinement
Bien que sans public, les Grandes écuries n'ont jamais vraiment cessé de fonctionner. Il fallait bien évidemment nourrir les chevaux mais continuer à les entraîner. Au moins une heure par jour : "un cheval doit absolument bouger tous les jours. Dans la nature, il fait 16 km par jour en se nourrissant. Donc notre travail, c'est vraiment de les bouger parce que c'est nécessaire sinon ils vont vraiment tomber malades, raconte Sophie Bienaimé. On les sortait tous les jours. Ça dépendait de certains chevaux. Vous avez des chevaux qui sont de très haut niveau. Il faut simplement de l'entretien physique : c'est aller les sortir dans le parc du château, leur faire faire du trotting pour qu'il ait de l'endurance. Une deuxième partie des chevaux, eux, étaient vraiment à éduquer. Pendant cette période de confinement, ça nous a donné le temps d'aller en profondeur, d'être dans le calme, de leur apprendre de nouveaux exercices. Et c'était vraiment une période positive pour ça !"
Le spectacle de printemps reporté à l'automne
Mais il a fallu également accepter l'annulation du dernier spectacle. "Il était une fois les Grandes Ecuries" devait débuter le 5 avril dernier. Il a été reprogrammé en septembre prochain. Lors d'une saison normale, les spectacles de la Compagnie attirent plus de 60 000 personnes. Les Grandes écuries de Chantilly n'ont pas été épargnées par l'angoisse provoquée par la crise sanitaire : "il y a ce côté économique terrible où on se dit : est-ce que ça va repartir ? confie la directrice. Après, on nous demande de mettre un mètre entre les gens : moi, j'ai une salle de spectacle de 600 places. Avec cette mesure, je ne peux y installer que 150 personnes. Donc on se demande si on va pouvoir refaire des spectacles. Et à côté de ça, c'était tellement à part et fou qu'on avait beaucoup de chance de pouvoir travailler et monter nos chevaux. C'était vraiment très...bizarre ! Ça n'a pas du tout perturbé les animaux. Ce qu'il faut, c'est être serein sur un cheval et à un moment, la situation, on ne pouvait rien faire d'autre que de l'accepter. Donc, ça a été plutôt positf pour notre écurie ! "
Pour le moment, Les Grandes Ecuries sont visitables uniquement les week ends. A partir du 18 juillet, un spectacle compilant différentes anciennes créations sera proposé au public.
"Il y a de l'émotion parce qu'enfin, nous retrouvons du public. Ces écuries doivent vivre. Au 18ème siècle, il y avait une centaine d'employés dans cet endroit. Et là, pendant trois mois, nous n'étions pas plus de 6 ! Donc c'est un vrai plaisir de pouvoir à nouveau expliquer notre travail au public. C'est quand même notre coeur de métier !" conclut Sophie Bienaimé.