Alors que le Conseil des ministres a évoqué ce mercredi le "Ségur de la santé", une négociation qui s'ouvrira le 25 mai avec l’ensemble des partenaires sociaux, la CGT mobilise les personnels du centre hospitalier isarien de Clermont, notamment concernant la généralisation de la prime Covid.
En deux heures, une trentaine de personnels du centre hospitalier isarien de Clermont sont venus à la rencontre des huit délégués du syndicat, installés dès 13 heures sous une tonnelle sur le site de Fitz-James.
"On a vu des gens qu'on n'avait jamais rencontrés." Lucie Morel, représentante du personnel CGT, constate un effet Covid-19. "Ce sont des gens qui avaient des convictions, mais qui ne se déplaçaient pas. Aujourd'hui, ils sont en colère".
La prime exceptionnelle promise par le gouvernement aux soignants est sur toutes les lèvres. "C'est une prime injuste, car les collègues des EHPAD ne l'auront pas", précise Mervyn Ramsamy Padiachy, représentant du personnel CGT au CHI. La généralisation de cette prime Covid à tous est justement l'une des revendications du syndicat au niveau national.
Par ailleurs, le syndicat s'émeut de voir revenir les agents vulnérables dans les services depuis le 11 mai. Pendant le confinement, ces derniers avaient été invités à rester chez eux. "Les conditions de sécurité sanitaire sont-elles réunies ? Je ne suis pas sûre. Au CHI, nous sommes en troisième ligne. Les masques FFP2 ne sont fournis que pour les personnels des deux unités Covid, à Fitz-James et à la Maison d’accueil spécialisée de Clermont (ndlr : le CHI compte 108 sites)", s'inquiète Lucie Morel.
"Nous réclamons aussi que le Covid-19 soit reconnu comme une maladie professionnelle pour les personnels, afin que cela n'ait pas d'incidence sur les carrières", explique la représentante du personnel CGT, "d'autant qu'on ne sait pas, s'il n'y aura pas de séquelles dans deux, trois ou dix ans ; avec la reconnaissance comme une maladie professionnelle, les frais seront pris en charge par l'employeur".
Cette action s'inscrit dans un "mois de la colère" revendicatif lancé cette semaine par la CGT partout en France, avec en ligne de mire le 16 juin : "Ce sera une journée de grève ou au moins de manifestations", précise Lucie Morel. Un mois de la colère destiné à mettre la pression sur le gouvernement, qui doit ouvrir le "Ségur de la santé" le lundi 25 mai. Un cycle de négociations entre le ministre de la Santé, les partenaires sociaux et les collectifs hospitaliers qui doit permettre d'établir un nouveau plan santé.
La CGT sera particulièrement attentive à la question des salaires, alors que la revalorisation des carrières du médical et du paramédical a été promise le 15 mai par Emmanuel Macron.