Mercredi 15 juin, la Brasserie parisienne à Compiègne a reçu l’ordre de la préfecture de fermer administrativement l’établissement pour 15 jours. Une semaine avant, une altercation entre la police et un client avait eu lieu devant le restaurant, en plein couvre-feu.
"C’est une très mauvaise nouvelle pour tous les employés", regrette Maxence Graux, la gérante de la Brasserie Parisienne de Compiègne. Quelques heures plus tôt, elle recevait la notification de la sous-préfecture de l’Oise. "Par arrêté daté du 14 juin 2021, la préfète de l’Oise a prononcé la fermeture administrative de l’établissement La brasserie parisienne, pour une durée de 15 jours", peut-on lire sur un document que nous nous sommes procuré.
Une "fermeture abusive", dénonce-t-elle. Une semaine plus tôt, un incident a eu lieu devant son établissement. "Il était 21h10 [le couvre-feu était toujours à 21h, NDLR] et il restait quatre personnes sur la terrasse qu’on n’arrivait pas à faire partir. Des policiers arrivent et leur demandent de rentrer chez eux. Tout s’est bien passé, les policiers étaient même très sympas", se souvient-elle.
Les policiers entrent dans l’établissement et rappellent au gérant qu’il faut faire attention au couvre-feu. "Tout se passait bien, jusqu’à ce que les policiers sortent et que l’un des anciens clients revienne et interpelle les policiers. Il se fait rapidement plaquer au sol par les forces de l’ordre", raconte Maxence Graux.
Fermeture pour non-respect des mesures sanitaires
Puis mercredi 15 juin, elle reçoit un arrêté de la sous-préfecture. L’établissement doit fermer pour pendant 15 jours. "L’établissement est fermé pour non-respect des mesures sanitaires", nous explique sobrement la préfecture. Nou n'en sauront pas plus de leur part. Maxence Graux et son équipe n'ont pas eu plus de détail.
"Je suis pour que les mesures sanitaires soient respectées", plaide de son côté Philippe Marini, le maire (LR) de Compiègne, qui assure qu’il ne viendra pas au soutien du restaurant.
"On ne peut pas être responsable de tous nos anciens clients"
"Pour nous, c’est des familles qui sont laissées sur le carreau pendant 15 jours, regrette Maxence Graux. On ne peut pas être responsable de tous nos anciens clients. On a des vidéosurveillances qui prouvent que le client était bien parti de chez nous. Il était sur le trottoir d’en face et quand il a été plaqué au sol, il était sur la route, donc pas dans notre établissement", se défend-elle.
Surtout, cette fermeture administrative intervient au plus mauvais moment. "Après un an de fermeture à cause du Covid, c’est maintenant que les clients viennent. En juillet, ça sera trop tard, ils seront partis en vacance", craint la gérante du restaurant.
"On n’a jamais pu donner notre version à la préfecture. On a appelé la mairie, la sous-préfecture, la police, on n’a jamais eu de réponse. On aimerait juste pouvoir prouver notre bonne foi", assure-t-elle. Alors pour se défendre Maxence Graux a fait appel à un avocat. "On lui a transmis tous les documents. Normalement d’ici vendredi on saura si on peut rouvrir". D'ici là, la gérante a gelé toutes les commandes à ses fournisseurs et a dû annulé plusieurs réservations.