À Venette, dans l'Oise, près de Compiègne, un cours de danse un peu différent a lieu tous les lundis dans un gymnase. Il est le seul à accueillir des personnes en situation de handicap, ravies de pouvoir progresser à leur rythme.
"On y va ? Tête en avant ? C’est parti !", lance Céline Soupé à ses élèves placés en quinquonce devant elle. Les exercices s’enchaînent. L’échauffement ressemble à celui de n’importe quel cours de danse, mais celui-ci est unique. Il est le seul de l’Oise à accueillir des élèves en situation de handicap physique ou mental.
"Le message, c’est "Vous faites ce que vous pouvez" explique cette passionnée de danse. On ne forcera jamais quelqu’un. Par contre, on va motiver à aller plus loin." Entre souplesse, adaptation permanente et exigence, Céline s’efforce de faire progresser ses élèves.
Mais pas question pour autant d’insister sur des gestes trop techniques. Le cours a lieu une fois par semaine, la notion de plaisir est essentielle et les 13 participants viennent avant tout pour s’amuser.
Se défouler, et créer des liens
"C’est une petite parenthèse dans leur quotidien. Beaucoup ont leur travail en ESAT (ndlr : établissements ou services d’aide par le travail) et viennent après à l’activité danse et à mon avis, c’est leur bulle de décompression."
Dans la salle, les visages sont détendus et en seulement quatre cours, les élèves ont déjà noué une relation de confiance avec leur professeur, qui ne manque pas de relever leurs progrès.
"Là, j’étais pas bien, mais ce n’est pas grave, j’aime bien danser", confie Julie, l’une des participantes. Même enthousiasme chez Véronique, atteinte d’une sclérose en plaques : "j’ai des problèmes au niveau du cerveau qui ne répond pas exactement comme je voudrais et donc ici, c’est super ! Les gens sont magnifiques. Vraiment, il y a beaucoup d’amour. Ils sont très attachants tous."
Bientôt un nouveau créneau ?
Si beaucoup apprécient de pouvoir pratiquer une activité sportive, tous attachent également beaucoup d’importance au lien social. Chacun y va de sa petite anecdote auprès de Céline, qui ne regrette pas de s’être lancé ce défi : "On donne, mais on reçoit tellement que c’est gagnant-gagnant !"
Celle qui avait déjà été bénévole auprès d’élèves autistes est partie se former dans le Sud de la France à l’Institut des Arts inclusifs pour pouvoir dispenser des ateliers comme celui-ci. Le cours, et son approche novatrice, ont séduit, à tel point qu’il a vite affiché complet. Mais la professeure envisage d’ajouter un créneau supplémentaire...