Environ 130 manifestants ont répondu à l'appel national du collectif Marchons enfants ! à Compiègne pour demander le retrait du projet de loi bioéthique, présenté en juillet 2020 et en débat au parlement. Ils s'opposent à l'extension à toutes les femmes de la procréation médicalement assistée (PMA).
Les slogans ("Macron, ta loi on n'en veut pas") et drapeaux de la foule rappellent les actions de La Manif pour tous en 2012-2013. Ce 10 octobre à Compiègne, un cortège d'un peu plus d'une centaine de personnes est parti du château pour atteindre la sous-préfecture de l'Oise. Il marchent contre le projet de loi relatif à la bioéthique, actuellement en débat au Parlement.
Le projet de loi est vaste : 32 articles, dont certains très techniques. Mais c'est bien l'extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes, et aux femmes seules, qui cristallise les critiques du collectif d'associations Marchons enfants !, organisateur de la marche isarienne.
Ça ne supprime pas le géniteur, mais le père. Or, on considère depuis des temps immémoriaux qu'un enfant a besoin d'un père et d'une mère pour se construire et comprendre la différence, l'altérité.
On propose à Sabine de Luget de l'Association familiale catholique du Compiègnois, de s'imaginer aimer une femme et vouloir élever un enfant avec elle. "La nature est ainsi faite, et un choix personnel ne doit pas engager le choix de la société. Donc si je choisis d'aimer une femme, je dois me résoudre à ne pas avoir d'enfant," réplique-t-elle.
Une soixantaine de manifestations similaires ont été orchestrées sur l'ensemble du territoire national. Mais le cortège de Compiègne, lieu de naissance de La Manif pour tous, compte lui quelques personnalités. Sa présidente, Ludovine de La Rochère, marchait aux côtés de la première adjointe au maire de Compiègne et d'Agnès Thill, députée de l'Oise exclue de LaRem en 2019 pour des propos à l'encontre des homosexuels et de la PMA incompatibles avec la ligne du parti présidentiel.
Beaucoup d'enfants
Beaucoup de familles sont venues accompagnées de leurs enfants. "La petite a trois ans et ne comprend pas ce qu'il se passe, si ce n'est que c'est sympa, avec des drapeaux et une bonne ambiance. Pour les plus grands, c'est déjà un combat de valeurs et de morale," estime Éric, un participant venu en famille."Il y a l'idée de se battre pour un idéal de société qu'on sait bon, parce que ça fait des années que c'est comme ça. Je veux pouvoir dire à mes enfants, dans 30 ans, que je me suis battu pour ça," ajoute Jean, un jeune manifestant.
Devant le château, le cortège croise une contre-manifestation. Une vingtaine de militants pour les droits des personnes LGBT.
C'est beaucoup d'incompréhension et de violence d'un coup. Comment peut-on venir avec des enfants et leur apprendre la haine des autres ? Nous, on veut juste les mêmes droits, c'est tout. C'est juste insoutenable
Voté en deuxième lecture à l'Assemblée nationale le 1er août, le projet sur la bioéthique doit être ratifié par le Sénat en fin d'année. Sa version finale devrait passer dans la loi en 2021.
►Agnès Thill est l'invitée de Dimanche en politique ce 11 octobre à 11h25.