Douze joueuses du Rugby Club Compiègne ont été sélectionnées pour ramasser les ballons lors du match France-Uruguay, le 14 septembre prochain, à Lille. Un rêve devenu réalité pour les joueuses picardes
Un cri de guerre lancé à l'unisson, comme toutes unies autour d’un rêve. Ce cri de guerre n'est pas lancé avant un coup d'envoi. C'est le préambule de la vidéo de candidature des cadettes du Rugby Club de Compiègne, aux 500 postes de ramasseurs de balles recherchés par la Fédération Française de Rugby, pour la coupe du monde qui s’ouvre ce vendredi 8 septembre.
La vidéo, envoyée en avril dernier, a dû convaincre deux jurys avant d’aboutir à une sélection en tant que ramasseuses de balles pour France-Uruguay, le deuxième match du XV de France de la coupe du monde, le 14 septembre prochain, au Stade Pierre Mauroy, à Villeneuve-d’Ascq.
Clara, 17 ans, talonneuse de l’équipe, est l’une des joueuses ayant initié le projet. "On a vu sur internet qu’on pouvait candidater pour être ramasseuses de balles. On s’est tout de suite dit qu’il fallait tenter." Une évidence rapidement partagée avec les encadrants du club, se souvient Mathieu Cabaret, l’entraineur et le responsable du rugby féminin du RCC (Rugby Club de Compiègne). "Elles nous en ont parlé dès qu'elles ont vu la petite publication. Elles ont souhaité faire ça sur le temps d'entraînement. On était 100% d'accord avec ça."
"En tant que coach, c'est une fierté"
Les accompagner dans ce projet, c’est une manière de mettre un coup de projecteur sur le club et sa section féminine. "C’est une expérience pour elles", ajoute-t-il.
Durant les premières secondes de la vidéo, chaque joueuse énonce un mot pour définir la coupe du monde : "opportunité", "enthousiasme", "collectif", "fair-play", "célébration", "solidarité", "partage". Vient ensuite une présentation des actions menées par le club de Compiègne pour proposer un environnement convivial et attractif. "On a fait plein de petites vidéos, qu’on a montées", explique Clara.
Ballon de main en main, les cadettes mènent la visite des locaux avec dynamisme : de la boutique, au lieu de la 3ᵉ mi-temps, en passant par l’école de rugby.
Quelques semaines après l’envoi de cette présentation, c’est la "surprise". Les 12 joueuses ont été retenues en tant que ramasseuses de balles pour la coupe du monde. "On s’y attendait pas", dit Clara. Un rêve devenant réalité avec "une cerise sur le gâteau", celui de participer à une rencontre du XV de France. "On aurait pu tomber sur beaucoup d’autres matches."
"En tant que coach, c'est une fierté", souligne Mathieu Cabaret. Pour lui, c’est un moyen d’être "un peu actrice de cette coupe du monde".
Clara explique qu’elles ont reçu des consignes "sur les tenues, les postures, faire attention aux caméras, ne pas couper le jeu en ramassant les ballons etc". "Elles vont être postées tout autour du terrain. Elles vont devoir assurer la fluidité du match", décrit le coach.
Une répétition générale prévue
Pour être prêtes pour le grand rendez-vous, les douze joueuses vont effectuer une répétition générale sur les gestes et les automatismes à avoir. "Nos seniors masculins jouent un match ce samedi. On s'est organisé et pour que les cadettes s'exercent en tant que ramasseuses de balles sur ce match-là. C'est un premier abord sur le travail qu'elles vont devoir faire sur le match."
Il restera alors quelques jours à patienter avant de voir leurs idoles, tout en restant concentrées sur leurs tâches. Les joueuses rentreront dans la bulle du match, avec une arrivée au stade trois heures avant le coup d'envoi.