L'ancienne maison d'arrêt de Compiègne a été rachetée le 23 septembre 2020 aux enchères pour 1,5 millions d'euros. Un an plus tard, son nouveau propriétaire nous ouvre les portes de ce lieu atypique avec beaucoup d'idées en tête pour réhabiliter le bâtiment abandonné depuis 2015.
Le temps a fait son œuvre dans cette ancienne maison d'arrêt construite en 1867. Les murs et les sols du bâtiment, laissés à l'abandon depuis 2015 sont en piteux état. Mais pas de quoi effrayer le nouveau propriétaire des lieux.
Antoine Liogier a racheté la prison de Compiègne aux enchères le 23 septembre 2020. La vente devrait être définitivement signée à l'automne cette année. "Quand je suis rentré dans la prison, je me suis dit qu'il ne fallait absolument pas la détruire. On a vu le bâtiment du XIXe et on s'est dit qu'il avait une vraie qualité", confie-t-il.
Avec son architecte, l'entrepreneur compiégnois réalise un projet de logement conformément à l'appel d'offres. "Le projet s'y prête bien, malgré tout, c'est un endroit prévu pour être une collectivité. Il y a des couloirs centraux qui délimitent des espaces, c'est finalement assez logique", affirme-t-il.
Avec une parcelle de 4130 m² et un bâtiment de 2594 m², les idées ne manquent pas. "Ici ils ont fait des puits de lumière, montre le propriétaire des lieux. On pourrait très bien imaginer une grande voûte filante, avec une lumière qui apporterait un espèce de dedans dehors et qui permettrait d'aller d'un appartement à un autre avec des parties communes spacieuses. Les bâtiments anciens finalement cela donne beaucoup d'opportunités."
Des appartements à proximité du centre-ville
Revaloriser le patrimoine déjà existant, c'est tout l'objectif d'Antoine Liogier et sa femme Marie-Anne, propriétaires de quatre Ehpad dont trois à Compiègne et un à Neuville-sur-Oise. "On est curieux de ce qu'il se fait dans notre ville et c'est vrai que quand on a visité la prison, les locaux étaient intéressants, ce sont des belles pierres, les plans sont purs. Il faut s'extraire c'est vrai de tout cet environnement un peu glauque. Mais il y a beaucoup de potentiel surtout qu'elle est située à côté du centre-ville de Compiègne mais aussi du château, c'est très végétalisé. On peut s'imaginer aisément des locaux agréables", abonde Marie-Anne Liogier.
Si l'intérieur va complétement être repensé, la façade de la maison d'arrêt sera elle conservée et exploitée. "C'est une architecture très sobre, très simple mais cela nous inspire beaucoup pour imaginer une architecture contemporaine", indique l'architecte Jean-Marc Jehan.
Des travaux durant plusieurs années
La bâtisse a été adjugée aux enchères 1 million 530 000 euros. Une somme à laquelle il faut ajouter 5 millions d'euros de travaux. Mais d'après ces professionnels, le projet serait viable. "Les risques sont tout de même réduits, on ne part pas d'un bâtiment en pleine campagne où vous pariez sur son succès et son attractivité. Là, de fait, c'est prometteur", affirme Marie-Anne Liogier.
Le projet ne devrait pas voir le jour avant plusieurs années. En attendant, le site sera sécurisé pour éviter toute occupation. "On avait peut-être pensé à une utilisation provisoire par une ou plusieurs associations. Beaucoup de choses peuvent être envisagées, qui nécessite un accord des acteurs locaux. Il faudra mener une réflexion", conclut la propriétaire des lieux.