Sécheresse : sans raccordement à l’eau courante et avec des puits à sec, les habitants de deux hameaux privés d’eau potable

Dans l'Oise, les hameaux de la Montagne et de Pieumelle, près de Compiègne, ne sont pas raccordés au réseau d'eau public depuis de nombreuses années. Au quotidien, les habitants se servent de puits, mais en raison des épisodes de sécheresse ils se retrouvent asséchés.

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"Mon puits est à sec, je n'ai plus que de la terre et du sable dedans", constate dépitée Emilie Picault, habitante du hameau de La Montagne dans l'Oise. Une situation qui dure depuis le mois d'avril : elle n'a plus accès à l'eau potable dans sa maison en raison des épisodes de sécheresse.

Les hameaux de la Montagne et de Pieumelle à Arsy et Canly ne sont pas raccordés au réseau public depuis plus de vingt ans. Jusqu'à présent, les habitants se débrouillaient au quotidien grâce à leurs puits pour constituer des réserves d'eau pour vivre. Cependant, cette situation est rendue très compliquée par les épisodes de sécheresse.

"C'est le camping, mais en pire !"

Une situation compliquée à vivre pour les habitants concernés, qui se retrouvent démunis et sans eau. Le voisinage s'entraide et met en place des installations précaires. "Si je mets en marche ma pompe, je vais la casser, car je vais récupérer de la terre et du sable et ça va l'encrasser", explique Emilie Picault.

La seule solution pour certains habitants, se rendre au cimetière pour aller chercher de l'eau et la stocker dans des bidons ou des réservoirs. "Depuis avril déjà nous devons aller à la laverie pour le linge, mais nous devons aussi faire chauffer l'eau pour se laver, pour la vaisselle et pour cuisiner, énumère-t-elle. C'est le camping, mais en pire ! Ce n'est pas évident tous les jours."

Habituellement, son puits contient deux mètres d'eau. Mais la sécheresse n'a pas permis son remplissage ni celui des nappes phréatiques. Pour l'habitante, il faudrait quinze jours de pluie et "des trombes d'eau" pour revenir à une situation viable.

"L'année dernière déjà on tirait la sonnette d'alarme"

Douze habitations comme celle d'Émilie sont concernées par ce problème. Et ce n'est pas la première fois que cela se produit. "L'année dernière, on avait déjà tiré la sonnette d'alarme, car les puits commençaient à être à sec, atteste le maire Joël Thibault, Maire (SE) d'Arsy. On demande à la communauté de communes d'être raccordé au service public de l'eau, ça devient très compliqué."

De son côté, la communauté de communes de la plaine d’Estrées affirme avoir a pris conscience du problème. À court terme, elle envisage l'installation d'une borne de puisage, pour que les habitants puissent s'y procurer de l'eau avec une carte prépayée.

À plus long terme, des études vont être effectuées afin de donner accès à ces deux hameaux à l'eau potable. Un droit qui va être très prochainement rendu obligatoire par une directive européenne. Les travaux coûteront environ 250 000 euros.

"Nous allons faire des études pour envisager toutes les solutions possibles, raccordement direct ou sur d'autres communes, détaille Sophie Mercier, présidente de la communauté de communes de la Plaine d'Estrées. Avec le réchauffement climatique, il y a de plus en plus de problèmes qui concernent l'eau potable et sa distribution, les élus en ont conscience et sont favorables à ces travaux".

Les études et le raccordement public ne seront pas effectifs avant plusieurs années.

Avec Christelle Juteau / FTV

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