Samedi 28 mars, le premier ministre Edouard Philippe a annoncé que les pensionnaires des Ehpad allaient être confinés dans leur chambre pour éviter la propagation du coronavirus. C'est déjà le cas depuis le 23 mars pour la maman de Catherine, résidente d'un Ehpad de Méru dans l'Oise.
"Je me sens impuissante. Son moral n'est pas très bon. Elle m'appelle en pleurant parce qu'elle est confinée toute seule dans sa chambre depuis une semaine. Parfois, elle entend quand je lui dis que c'est pour son bien. Mais j'ai peur que son moral tombe tellement bas qu'elle se laisse aller".Madeleine aura 88 ans en avril. Après une deuxième chute il y a deux ans, elle se retrouve en fauteuil roulant. Le maintien à domicile n'est pas possible. Catherine, sa fille, n'a d'autre solution que la placer dans un Ehpad privé à Méru dans l'Oise.
Après un temps d'adaptation, Madeleine finit par se sentir bien dans cet établissement.
Confinée dans sa chambre
Mais depuis le 23 mars, la situation a changé : Madeleine est confinée dans sa chambre. "Elle ne peut même pas mettre un pied dans le couloir. Avant, Maman retrouvait ses copines pour les repas et les animations, explique Catherine. Elle sortait prendre l'air dans la cour. Depuis une semaine, c'est fini. Même si elle voit les soignants et l'animateur, le plus dur pour elle, c'est l'enfermement et l'isolement".La dernière fois que Catherine a pu voir sa mère sur place, c'était le 8 mars. Depuis, elle appelle tous les jours et "vendredi, on a fait un Skype pour la première fois ! Maman était contente de nous voir ! Pour elle, c'est dur aussi qu'on ne puisse plus venir".
L'ennuie plus que la peur
Une situation que Catherine vit mal : "quand elle m'appelle en pleurs parce qu'elle s'ennuie, c'est difficile pour moi. J'ai beau lui dire que c'est pour son bien, elle ne l'accepte pas toujours. Je finis par ne plus avoir d'arguments pour la convaincre. Mais je préfère la savoir là-bas que vraiment toute seule chez elle par exemple. "Et le coronavirus dans tout ça ? "Ce n'est pas vraiment ça qui me fait peur. Ni à Maman non plus, se rassure Catherine. Dès les premiers cas dans l'Oise, la direction a multiplié les gels hydroalcooliques et a mis des masques à disposition des visiteurs. J'y ai pensé quand j'ai su que tous les résidents allaient être confinés dans leur chambre. Mais apparemment, il n'y a pas de cas. Je pense vraiment qu'elle est entre de bonnes mains".