Le gouvernement a annoncé ce vendredi soir la fermeture de tous les établissements scolaires, ainsi que toutes les crèches, dans le département de l'Oise. 165 000 élèves ne retourneront pas en classe lundi.
Avec six décès liés au Covid-19 en moins de deux semaines, l'Oise est le département français le plus touché par le virus. C'est ce qui a poussé le gouvernement a renforcé les mesures de lutte contre la propagation du virus.
Plus de 1000 établissements scolaires publics et privés devront rester fermés lundi, pour un durée de 15 jours, soit :
- 47 lycées
- 79 collèges
- 877 écoles
Les parents s'organisent
Au total, 165 000 élèves et 14 000 personnels (enseingants et non-enseignants) sont concernés. Pour les parents, cela pourrait devenir un véritable casse-tête. Certains se tournent vers les grands-parents, mais tout le monde n'a pas cette possibilité. Une habitante de Clermont-de-l'Oise, traiteur de profession, n'a pas de solution pour faire garder son fils de 10 ans. "Je suis auto-entrepreneur, je ne peux pas me permettre d'arrêter de travailler.", explique-t-elle. "Je vais devoir l'emmener avec moi au travail."Une autre maman croisée sur le marché de Clermont nous explique qu'elle a dû poser un arrêt de 15 jours. "J'ai 4 enfants et je travaille dans un EHPAD. Mon employeur nous a indiqué qu'on serait pris en charge par la sécurité sociale, c'est un arrêt maladie, sans les trois jours de carence", raconte-t-elle. "Il va déclarer que le télé-travail n'est pas envisageable dans notre profession, et essayer de trouver des vacataires qui n'ont pas d'enfants pour nous remplacer."
Une autre habitante de la commune, institutrice en maternelle et maman de deux enfants de 4 et 2 ans, rappelle aussi que même pour ceux qui peuvent rester à la maison avec leurs enfants, "il va falloir trouver des activités à faire. À cet âge là, on ne peut pas rester sans rien faire, ou les mettre devant la télé toute la journée, il faut les occuper."
Les enseignants aussi
Reste à trouver des solutions pour assurer la continuité de l'enseignement. Un professeur de lycée assure qu'il est "en train de réfléchir à des solution, de l'enseignement à distance par visio-conférence par exemple, ou mettre les cours en ligne." Notamment pour les élèves de première et de terminale, qui ont des épreuves à passer pour le baccalauréat cette année.Le rectorat a en effet assurer que des "solutions de continuité pédagogique" et propose d'accompagner les établissements et les enseignants pour qu'ils proposent, via le CNED, des cours, exercices et devoirs à distance, ou d'organiser des "classes virtuelles". Il assure que plus de 800 personnels ont déjà été formés pour utiliser les ressources numériques.
Les neuf communes du "cluster" de l'Oise, regroupement de cas qui a provoqué 110 contaminations, étaient déjà concernées par ces mesures depuis la rentrée des vacances scolaires.