Un nouveau guichet de demande et de retrait des pièces d'identité a été mis en place à Hermes, dans l'Oise. Un dispositif qui s'est déployé dans le département depuis plusieurs mois au vu de la demande importante de titre d'identité.
En début d'année, le gouvernement a annoncé la mise en place d'un plan d'urgence national visant à améliorer les délais de délivrance des passeports et des cartes nationales d'identité.
À Hermes, dans l'Oise, un guichet a été installé. Il permettra aux habitants de la commune, et plus largement du département, de venir déposer leur demande de pièce d'identité et de la retirer. Une initiative qui vise à répondre à un effet de "pénurie".
Une "très forte demande" de titres d'identités
"Aujourd'hui, dans l'Oise comme ailleurs, nous sommes confrontés à une très forte demande en termes de titres d'identités, explique Sébastien Lime, secrétaire général de la préfecture de l’Oise. Donc, on a ce besoin de déployer au plus près de nos concitoyens des endroits où ils peuvent venir demander des titres".
Le département a déjà installé 46 dispositifs de recueil dans 38 communes "et on est en train d'en déployer six de plus dans six nouvelles communes", se réjouit le secrétaire général. Car l'Oise s'inscrit dans la même tendance nationale "qui est une tendance de très forte augmentation de la demande de titres d'identité."
Sébastien Lime souligne qu'ils ont 30 % de demandes de titres d'identité en plus en 2022 qu'en 2021. Et cette année, si cela continue à ce rythme, "on sera à 40 % de plus, c'est une tendance qui est dans l'Oise, mais qu'on retrouve dans la France entière parce que les chiffres sont à peu près comparables". L'objectif est de pouvoir augmenter la capacité de production pour permettre aux gens d'accéder à un rendez-vous sous 30 jours.
Covid, effet de "pénurie", effet de mode...
Mais comment expliquer cette difficulté à trouver des rendez-vous pour refaire sa carte d'identité ou son passeport ? Sébastien Lime constate "un effet Covid" avec la mobilité qui repart et les voyages qui reprennent "donc il y a besoin de titres d'identités, de passeport, de carte d'identité". Il note également "la nécessité d'apurer des stocks".
"Et puis, il y a des éléments un peu moins quantifiables, mais qu'on pressent". D'une part, "quand c'est plus dur, les gens veulent tout de suite". Il y a donc un effet de "ruée" vers les rendez-vous, "c'est-à-dire qu'on veut son titre maintenant, même si on n'en a besoin que dans un an parce qu'on a le sentiment que c'est compliqué".
D'autre part, il ressent aussi "une forme d'effet de mode : on a une nouvelle carte d'identité, les gens la veulent, donc ils la demandent".
"Un point plus proche"
Auparavant, pour les habitants de Hermes, il fallait parfois aller à Noailles ou à Beauvais pour refaire son titre d'identité, soit "20, 30 minutes de route". Le fait d'installer ce nouveau guichet dans la commune permet d'offrir "un meilleur service public et nous, au niveau départemental, ça nous permet de disposer d'une ressource supplémentaire, un dispositif de recueil qui va délivrer 1 500 titres d'identité en plus".
La préfecture et la commune ont travaillé pour faire en sorte "que ce qui va être installé ici soit le plus adapté possible aux besoins des gens".
Par exemple, le maire de Hermes, Grégory Palandre, s'est engagé à recruter pour permettre d'ouvrir "à des horaires un peu atypiques", tous les jours de la semaine et le samedi matin "pour des gens, qui, avant, travaillaient, ne trouvaient pas de rendez-vous en dehors d'un jour de semaine". Ce qui nécessite souvent de poser une demi-journée de congé.
Dans une commune voisine, on a pu doubler à moyens constants le nombre de titres délivrés parce qu'on a travaillé avec eux sur les modalités, sur le rendez-vous par internet, sur le raccordement à une plateforme nationale de rendez-vous qui permettra de supprimer les doublons. On a retravaillé avec elle toute son organisation interne.
Sébastien Lime, secrétaire général de la préfecture de l'Oise
"Un engagement très fort de l'État"
Sébastien Lime note aussi un "engagement très fort de l'État" sur les processus internes et les collectivités locales. "Alors, certes, l'État les défraie, leur verse des indemnités en fonction des titres qu'ils déploient". Mais c'est "un signe d'un véritable engagement au service de leurs habitants et de leurs concitoyens".
Car les enjeux sont nombreux : il faut recruter davantage, s'organiser différemment, amortir la "pression" des administrés, "et c'est un effort collectif qui est vraiment engagé dans le département depuis maintenant un an".
L'Oise va s'appuyer sur "de nouveaux dispositifs de recueil, comme celui qu'on vient d'installer à Hermes". Le département compte aussi s'appuyer sur "une forme de défi qu'on a lancé aux collectivités locales". Il faut qu'au printemps, 20 % de titres en plus soient délivrés par rapport à l'hiver. Les bons élèves recevront alors une "bonification financière".
La préfecture travaille aussi avec les grandes collectivités du territoire pour installer dans le département un "super centre" avec cinq guichets "où l'État accompagnera financièrement les communes". Avec ces leviers, l'objectif est "d'arriver aux 30 jours d'attente avant un rendez-vous en mairie", conclut Sébastien Lime.