L'élue LREM Agnès Thill, dont certains députés ont demandé à plusieurs reprises l'exclusion après ses déclarations anti-PMA, a reçu une "mise en garde" de la part de son parti, a-t-elle annoncé ce jeudi.
Convoquée au siège du parti la République en Marche mardi pour ses propos anti-PMA, la députée de l'Oise Agnès Thill, écope finalement d'une "mise en garde" de la part de son parti.
"Il a été notifié à Mme Thill que ces provocations n’étaient en rien conformes à l’attitude que les adhérents de LaREM et les Français dans leur ensemble sont en droit d’attendre de leurs élus", a indiqué le parti.
"Agnès Thill a fait part de son soutien inaltérable envers le mouvement ainsi que de sa volonté de rester engagée auprès du Président de la République. Consciente de son utilisation excessive des réseaux sociaux, de ses maladresses et des propos blessants qu’elle a tenus, elle s’est engagée à veiller avec la plus grande prudence à la forme de ses propos ainsi qu’à son usage des réseaux sociaux à l’avenir", poursuit-il dans un communiqué.
La commission des conflits a également précisé qu'elle se verrait "contrainte de prendre une sanction plus lourde pouvant aller jusqu’à l’exclusion si elle venait à renouveler un tel comportement".
"Je suis fière de rester membre LaREM"
"Je me suis engagée à faire attention à mes propos", a précisé à l'AFP la députée de l'Oise, se félicitant que soit "reconnu" qu'elle n'est "ni homophobe, ni islamophobe".
Je prends acte de la décision des conflits, mise en garde, et suis fière de rester membre de #LaREM dont je partage les valeurs.
— Agnès Thill (@ThillAgnes) 21 février 2019
Agnès Thill, qui s'oppose à l'extension de la PMA, avait estimé en janvier que "l'absence de genre dans le mot parent favorise l'éclosion d'écoles coraniques", à l'occasion de la publication du rapport de la mission parlementaire sur la bioéthique.
Elle avait déjà été mise en garde à plusieurs reprises auparavant par LREM, notamment pour des propos concernant un supposé "lobby LGBT à l'Assemblée nationale".
En novembre dernier en particulier, le mouvement LREM et M. Le Gendre avaient déjà adressé une lettre à la députée, la mettant en garde une "dernière" fois "contre les excès" de ses "prises de position publiques".
Dernièrement, elle a suscité une nouvelle levée de boucliers après avoir comparé les "femmes seules" qui souffrent de ne pas avoir d'enfant et veulent bénéficier de la PMA à des "drogués". La députée s'est déjà expliquée devant le bureau du groupe LREM de l'Assemblée. Elle a "retiré" ses propos ayant pu "blesser", mais a maintenu ses "positions".
Insupportables et méprisantes paroles de @ThillAgnes à l’égard des mamans et des enfants comparés à des médicaments.
— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) 22 janvier 2019
Ces mots blessent des familles et viennent nourrir tous les préjugés ignobles que je continuerai à combattre inlassablement.
Effectivement, ça suffit. https://t.co/BzTj0FfxOA
Dans un courrier qu'elle va envoyer à son président de groupe Gilles Le Gendre, elle demande désormais "un débat apaisé et serein" et prévient qu'elle déposera plainte en cas de "nouvelle attaque" de la part de ses collègues, notamment sur sa vie privée et sa religion catholique.