Des députés de plusieurs groupes veulent interdire la chasse à courre

Des députés de plusieurs groupes, y compris de la majorité, ont plaidé mardi pour une proposition de loi commune, déposée à l'initiative de l'Insoumis Bastien Lachaud, afin d'interdire la chasse à courre, pratique qu'ils jugent "minoritaire" et "barbare".

Le texte, déposé par le député LFI de Seine-Saint-Denis, a été co-signé par 19 députés des groupes LR, PCF, LFI, LREM et MoDem.
Les signataires "ne protestent pas contre tous les modes de chasse" mais veulent mettre fin à une pratique "minoritaire", "barbare", "sans aucune utilité sociale", a argumenté M. Lachaud en présentant la proposition de loi à la presse.

Pour cette proposition de loi "présentée dans un esprit transpartisan, à l'image des cosignataires, car il semble important que les  différents groupes relaient une aspiration profonde de la société", il a aussi, dans un communiqué, "tout particulièrement salu(é) le courage des député.e.s du groupe majoritaire LREM" l'ayant cosignée.

Une pétition et une loi pour l'abolition de la chasse à courre


Les signataires ont rappelé un épisode survenu en octobre 2017 dans l'Oise, lorsque des veneurs ont abattu un cerf qui avait trouvé refuge dans le jardin de particuliers. Cela avait créé de l'émoi, et une pétition lancée par la Fondation 30 millions d'Amis "pour  l'abolition de la chasse à courre" avait alors recueilli près de 143.000 signatures.

Erwan Balanant (MoDem) a notamment regretté le "retard" français dans cette interdiction, alors que la pratique est déjà abolie en Angleterre depuis 2015 et en Allemagne. Sébastien Jumel (PCF) a, lui, dénoncé une "pratique de l'Ancien Régime", qui révèle "un mode de distinction de classe". Abandonnée pendant la Révolution Française, la vénerie avait été rétablie sous Napoléon.

La proposition de loi reprend les articles d'une proposition de loi déposée par la sénatrice et ancienne ministre Laurence Rossignol (PS) le 22 novembre 2017 visant à interdire "la chasse à courre, à cor et à cri", mais jamais inscrite à l'ordre du jour parlementaire. Elle suggère que cette pratique soit punie d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende. 

Plusieurs associations de défense des animaux, dont la Fondation Bardot, L214 ou encore la Fondation 30 Millions d'Amis, ont  réclamé début décembre l'abolition de la chasse à courre à Nicolas Hulot. Le ministre de la Transition écologique avait indiqué fin novembre souhaiter "conduire bientôt une grande réflexion sur la condition animale avec le ministre de l'Agriculture". "Certaines pratiques, comme la chasse à courre, prolongent l'agonie et le stress de l'animal. Cela me heurte profondément", avait-il dit dans une interview à L'Obs. 

Dans un communiqué, la société de Vénerie a défendu de son côté une pratique "100% naturelle et sans arme consistant à poursuivre un animal sauvage à l'aide de chiens courants", estimant que la chasse à courre, "ni cruelle, ni anachronique ou surannée", "souffre des approximations et contre-vérités brandies par des opposants qui oeuvrent avec acharnement à sa disparition".
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