Hôpital de Beaumont-sur-Oise : 500 personnes marchent contre la réorganisation de l'établissement

Situé dans le Val d'Oise, l'établissement concerne une large partie de la population de l'Oise. Accusant un lourd déficit, plusieurs services sont sur le point de fermer. Inquiets, les habitants se sont mobilisés ce samedi 6 avril, pour dénoncer ce projet médical.

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5,8 kilomètres. C'est précisément ce qui distance la commune de Chambly et l'hôpital de Beaumont-sur-Oise. C'est également là distance parcourue par près de 500 personnes ce samedi pour pointer du doigt le projet de réorganisation de plusieurs services et la suppression de lits du groupe hospitalier.

Cette restructuration est un "projet médical qui a été validé par le GHCPO (Groupe Hospitalier Carnelle Porte de l’Oise), du GHIV (Groupement hospitalier intercommunal du Vexin) et du centre hospitalier René Dubos de Pontoise".

Parmi les centaines de manifestants ayant répondu à l'appel du comité de défense des hôpitaux de Beaumont-sur-Oise et Saint-Martin-du-Tertreh (qui est lui promis à la fermeture), plus d'une vingtaine d'élus dont le maire (sans étiquette) de Chambly, David Lazarus. En béquilles, l'édile est blessé mais à tenu à être présent. Il estime qu'il s'agit de sa responsabilité d'élu de réagir face à ce projet de restructuration.

"Cet hôpital n'est pas seulement celui de la population du Val-d'Oise, c'est aussi historiquement celui des habitants de Chambly et désormais jusqu'à Méru", rappelle-t-il, écharpe tricolore de maire en bandoulière et écharpe Gucci autour du cou. Avant de poursuivre et d'assurer qu'"une majorité des patients qui sont aujourd'hui accueillis à Beaumont sont de l'Oise, pas du Val d'Oise !"

De son côté, déjà le 14 février, le Conseil municipal de Beaumont-sur-Oise avait voté une motion de rejet du plan de restructuration de l'hôpital. La maire, Nathalie Groux, avoir alors déclaré que "ce plan de restructuration est contraire aux intérêts de la population ainsi qu’au Projet Médical Partagé voté par les administrateurs du Conseil de Surveillance en juin 2017". Et rappelé que "la prise en compte du contexte local est primordiale, à savoir : la désertification médicale dont souffre notre territoire".

Un avis partagé par les centaines d'usagers présents dans la rue. Ils estiment que la suppression de lits pourrait avoir un impact direct sur leur santé et celle de leurs proches. "Je suis concerné parce que j'ai un enfant de huit ans et cette réorganisation commence par le service pédiatrique. Et puis après, ça va être quoi ? A la longue, ça va être la suppression de l'hôpital ? Donc si vous n'avez pas de voiture, comment faites-vous ? Je ne comprends pas cette décision",  s'indigne une maman.

Plus de 160 000 personnes vivent aujourd'hui à plus ou moins 10 kilomètres de l'hôpital.
 

La direction garantit des services plus efficaces

Contactée par téléphone, la direction du groupe hospitalier explique que la suppression de lits de pédiatrie vise à rendre le service plus efficace et plus pointu. Dans un communiqué daté du 28 novembre 2018, elle avançait que le projet médical établi pour cinq ans "prend en compte les besoins de santé de la population sur tout le territoire" et permettra de "renforcer l'accès de tous à des soins de proximités".

Mais la direction a beau se vouloir rassurante, les arguments ne convainquent pas. "Un cadre infirmier nous a expliqué qu'un enfant qui serait hospitalisé dans la journée [à Beaumont-sur-Oise] et qui ne serait pas en état de rentrer chez lui à 16h30, heure de fermeture, devrait être transféré vers Pontoise, Rouen, Amiens, c'est-à-dire à un endroit où il y aurait de la place", rapporte un manifestant.

"Il y a plein d'enfants qui sont prévus, la population est également en train de vieillir, donc les gens ont besoin de Beaumont. On ne doit pas réduire l'offre de soin de la population qui est en train de grandir !", alerte pour sa part Christine Huet, infirmière CGT et membre du comité de défense du groupe hospitalier.

On l'aura donc compris, le combat continue. Il se poursuit notamment pour conserver le service de psychiatrique, lui aussi visé par la réorganisation du groupe hospitalier. Le comité de défense va proposer une nouvelle forme de mobilisation le 11 avril prochain.

Retrouvez notre reportage sur le sujet signé Nora Nonet et Julien Guéry
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