La naissance du petit Léandro, plus rapide que prévue, a eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi. Prise en charge par les services de secours, sa mère a accouché avec l'aide d'un équipage de sapeurs-pompiers. L'une d'eux raconte.
Quand elle est partie en intervention avec deux autres sapeurs-pompiers de Nanteuil-le-Haudouin (Oise) ce mercredi 18 août aux alentours d’1h du matin, le sergent Célia Carrier le reconnaît : "On ne savait pas trop où ça allait en être." Un peu plus tôt, les secours ont été avertis qu’une femme était en train d’accoucher et avait besoin d’assistance. Ils ont trouvé le couple sur le parking d’un supermarché au Plessis-Belleville, accompagné de son fils aîné qu’il souhaitait confier à des proches avant de se rendre à la maternité.
J’étais avec deux hommes, mon chef d’agrès et le conducteur. Comme j’étais une femme, ils m’ont poussé un peu sur le devant. Je suis allée voir la dame directement.
La femme enceinte était alors installée à bord de sa voiture. "Elle souffrait beaucoup, explique Célia Carrier. Elle nous a dit : je sens qu'il est là. Je sens sa tête. Il est là, il va sortir." Puis c’est allé très vite. À peine le temps de l’installer sur un brancard et de la transférer dans le véhicule de sauvetage et d'assistance aux victimes (VSAV), d’enfiler une blouse et des gants : le bébé se présente.
Depuis onze ans qu'elle est mobilisée, la sapeur-pompier volontaire avait certes déjà assisté à des naissances et disposait d’une formation. Mais elle n’avait jamais elle-même fait procédé à la naissance un enfant. "J’ai eu du mal à y croire. Dans la tête, je me suis demandé : maintenant, qu'est-ce que je fais ? Il ne faut pas qu’on panique devant les gens. Il faut un self control. En plus, moi je ne suis pas maman. Je n'ai pas accouché donc je ne peux pas savoir ce que ça fait."
Le bébé, le temps qu'il réalise qu'il est dehors et qu'il prenne son souffle, il se passe bien cinq à dix secondes. Pendant ces secondes-là, je l'avais dans les mains et dans ma tête, je me dis : "qu'est-ce que je fais ? Pleurs, pleurs, pleurs. J'ai frotté au niveau de son dos pour faire bouger les sécrétions et qu'il puisse prendre sa respiration. Quand il a pleuré, on s'est dit : ouf, il respire."
En l’espace de 25 minutes depuis l’appel aux secours, le petit Léandro est né en bonne santé. "Le papa est rentré tout ému, raconte le sergent. Il a félicité sa femme. Elle a dit : je n'y crois pas, je n'ai tout de même pas accouché ?" Le cordon coupé, la famille a ensuite pu être accompagnée à la maternité de Senlis, où les sapeurs-pompiers les ont contactés pour prendre des nouvelles le lendemain. "Ils vont bien, relate Célia Carrier. Ils se remettent encore de leurs émotions." La caserne attend maintenant une probable visite, quand l'état de santé de toute la famille le permettra.