Jacques Bergez, résistant de la Seconde Guerre mondiale déporté à Buchenwald en 1944, est décédé à l'âge de 96 ans. Il résidait à Gouvieux dans l'Oise.
Il était l'un des derniers témoins de la barbarie nazie, et le dernier résistant déporté de Picardie. Jacques Bergez, qui vivait à Gouvieux dans l'Oise, est décédé dimanche 16 octobre à l'âge de 96 ans.
Torturé par la Gestapo et déporté
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, Jacques Bergez n'est qu'un adolescent. En avril 1944, à peine âgé de 18 ans, il est arrêté pour faits de résistance et torturé par la Gestapo. Il est ensuite transféré au camp de Royallieu, camp de transit situé à Compiègne. Il y restera un mois avant d'être déporté à Buchenwald pour intégrer les commandos de travail forcé en Allemagne.
Interné à Compiègne, puis déporté à Buchenwald
En 2020, son nom a été ajouté au 48 000 autres sur le mur du Mémorial de l'internement et de la déportation de Compiègne. Notre équipe l'a rencontré à cette occasion.
"C'est très émouvant de voir son nom sur un mur comme ça, et qui rappelle tout ce que j'ai pu vivre avant, pendant et après la captivité à Royallieu bien entendu", a-t-il confié.
Pour lui, ce passage dans ce camp de transit avait constitué une pause salutaire entre les interrogatoires par la Gestapo et son transfert à Buchenwald. "Tous ceux qui comme moi avaient été esquintés par la Gestapo, c'était la vie de château pour parler familièrement. C'était un havre de paix, de récupération. Quand nous sommes arrivés ici, plus d'Allemand, on ne les voyait pas, ils étaient dans les miradors. Plus de coup, on ne venait pas vous chercher à l'improviste comme ça pour vous menotter; vous emmener à la Gestapo, vous casser la figure pour avoir des renseignements. [...] Ici, on était tranquilles. On ne travaillait pas."
En 2021, le maire de Gouvieux a remis à Jacques Bergez la médaille de la reconnaissance de la Nation.