Journée mondiale des blaireaux : ces animaux mal-aimés dont la chasse est décriée par les associations animalistes

Le 15 mai, c’est la journée mondiale des blaireaux. Un animal à la mauvaise réputation et dont la chasse provoque des tensions entre défenseurs des animaux, préfectures et chasseurs.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Dans l’imaginaire collectif, le blaireau n’est pas l’animal le plus apprécié. Comme le renard, le blaireau fait partie des animaux pointés du doigt dans la culture populaire. Par ailleurs, ne dit-on pas "c’est un blaireau", en désignant une personne peu appréciée ? Pourtant, l’animal bénéficie de sa propre journée mondiale, le 15 mai.

En cette journée, l’animal au pelage noir et blanc est mis à l’honneur par les associations animalistes, qui souhaitent réhabiliter son image. "Il a cette image dont il a du mal à se débarrasser, celle d’une espèce nuisible, comme le renard. Pourtant, officiellement, ce n’est pas un nuisible", explique Nicolas Yahyaoui, juriste pour One Voice.

La chasse au blaireau décriée

Au-delà de réhabiliter l’image de l’animal, cette journée mondiale vise également à alerter sur les méthodes de chasse au blaireau et notamment sur le déterrage jugé "cruel" par les associations.

La vénerie sous terre ou déterrage consiste à acculer le blaireau dans son terrier par des chiens introduits dans les galeries, puis à creuser afin de le saisir avec des pinces. L’animal est ensuite tué. "C’est extrêmement violent. On leur tape dessus, parfois, on les tue à l’arme blanche", dénonce Nicolas Yahyaoui. Environ 20 000 blaireaux sont tués chaque année en France.

Selon le code de l’environnement, il est interdit de chasser les jeunes mammifères. Le blaireau se reproduit au printemps. Ainsi, la période légale de chasse de l’animal se situe entre septembre et janvier. Cependant, certaines préfectures introduisent une période complémentaire de chasse, lorsqu’elles la jugent nécessaire.

Un combat judiciaire

"Le combat contre le déterrage des blaireaux, c’est un combat que l’on mène depuis des années, sur le terrain et au tribunal. On obtient d’ailleurs une succession de victoire à ce sujet", poursuit Nicolas Yahyaoui. Chaque année au printemps, l’association One Voice multiplie les référés contre les arrêtés préfectoraux élargissant la période de chasse au blaireau.

La semaine dernière, One Voice a remporté une bataille judiciaire face à la préfecture de l’Oise après avoir déposé un recours au tribunal administratif d’Amiens. Dans un arrêté, la préfecture de l’Oise avait prolongé la période légale de chasse au blaireau de mai à septembre. La préfecture avançait des arguments liés aux "dégâts causés par les blaireaux aux cultures et matériels agricoles et des risques de sécurité publique liés à l’affaissement de routes et voies ferrées dû à la présence de terriers de blaireaux sous les chaussées".

Jeudi 11 mai, l’arrêté a été suspendu. Le tribunal administratif estimant que "l’exercice de la vénerie sous terre pendant la période complémentaire instituée par l’arrêté […] n’empêche pas l’exercice d’une chasse à l’aveugle au cours de laquelle des petits seront touchés". Un arrêté similaire avait été suspendu en juin 2022 dans la Somme.

Les chasseurs en colère

La suspension régulière de ces arrêtés provoque la colère des chasseurs. "Nous, on en a marre", s’agace Guy Harlé d’Ophove, président de la Fédération de chasse de l’Oise. "Il faut laisser faire ceux qui connaissent parfaitement la situation, ceux qui savent faire. Il y a une raison aux arrêtés. Le blaireau est une population qui se porte très bien et qui fait des dégâts importants aux cultures et aux routes", poursuit-il. Selon l’arrêté suspendu, le préjudice économique subit par les agriculteurs s’élève à plus de 38 000 €.

On ne veut pas détruire le blaireau, on veut le réguler. Ce ne sont pas les écologistes qui payent les dégâts causés par les blaireaux.

Guy Harlé d’Ophove, président de la Fédération de chasse de l’Oise

Pour le chasseur, la seule manière de réguler les populations de blaireaux, consiste à les déterrer : "Le blaireau d’une manière globale ne se chasse que par déterrage, les prises sont très limitées. C’est quelque chose de très difficile, c’est très physique, il faut protéger les chiens, car il se défend très bien", indique Guy Harlé d’Ophove. "C’est la seule façon de le réguler. Et lorsque l’on trouve des blaireautins, ils sont épargnés, assure-t-il, des blaireaux meurent de collision avec des voitures, et c’est bien plus meurtrier que le déterrage. Donc les écologistes devraient interdire aux gens de rouler la nuit !"

La SNCF par exemple a mis en place des protocoles, comme des terriers artificiels.

Nicolas Yahyaoui, juriste de l'association One Voice

Selon l’association One Voice, il existe des alternatives à la chasse au blaireau. "La vénerie, c’est un mode de chasse dit traditionnel et les chasseurs y sont attachés. Pourtant, il y a des méthodes alternatives comme le fait de les déplacer, les repousser, avec des systèmes de répulsifs, explique Nicolas Yahyaoui, il faut sortir de cette logique qui consiste à dire que quand il y a un problème, il faut tuer les animaux".

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information