La deuxième unité d'enseignement élémentaire pour enfants atteints d'autisme a ouvert ses portes dans l'Oise

Dans une école à Pont-Sainte-Maxence, une classe réservée à des écoliers atteints d'un trouble du spectre autistique leur permet d'avoir un programme adapté. C'est la deuxième unité d'enseignement élémentaire de ce type dans l'Oise.

À l'école primaire Jean Rostand de Pont-Sainte-Maxence, une classe se démarque. Huit écoliers du CP au CE2, atteints d'un trouble du spectre autistique, sont regroupés. Ils bénéficient chacun d'une attention particulière de leur professeure et de leurs trois accompagnantes. 

S'ils partagent des leçons de groupe, les élèves ont aussi des temps éducatifs individuels et leur propre façon d'échanger. "Il est vraiment important pour les enfants que le temps soit structuré, et l'espace aussi. Ils rencontrent des difficultés de planification, donc c'est pour ça que c'est important d'avoir quelque chose de visuel sur la continuité de la journée", explique Rachel Mauricia, enseignante spécialisée.

"Tout est pensé"

Au sein de la classe, tout est pensé. "On doit avoir le côté scolaire, le côté éducatif, prendre en compte tout l'aspect sensoriel". C'est pourquoi un véritable travail individuel est effectué avec chaque enfant "pour que le projet soit au plus proche de leurs capacités", précise Rachel Mauricia. 

Les enfants savent où ils vont être, s'il s'agit de la classe ou de la salle éducative. Ils connaissent aussi les temps de récréation, avec qui ils vont travailler, les temps de cantine et de repos. "Tout est détaillé, planifié pour qu'ils soient rassurés". 

L'environnement évolue "tout le temps" pour s'adapter au mieux aux écoliers. "C'est pour ça qu'on fait des évaluations psychologiques, scolaires et éducatives. On est tous les jours en train de repenser notre fonctionnement : le fonctionnement de la classe, le fonctionnement éducatif, comment dérouler la journée, comment adapter au mieux les façons de faire avec les enfants" puisque certains ont des besoins particuliers. 

Ici, on va vraiment travailler l'autonomie pour rentrer dans les prérequis des apprentissages scolaires. Donc ça va être la posture d'élève, attendre, créer des rituels de classe, la communication...

Manon Charmes, accompagnante éducative et sociale, association Nouvelle Forge

En tant que coordinatrice de l'équipe, le rôle de Rachel Mauricia est aussi de faire le lien "avec l'école, le lien entre les collègues". Elle s'occupe également de faire le point sur "le côté scolaire, sur le côté éducatif, comment lier l'ensemble. Donc vraiment, je vais avoir un rôle liant pour essayer de créer une cohésion d'équipe". 

Elle apprécie le fait que "les collègues de l'école" soient "très acteurs sur le dispositif. On est vraiment arrivés sur une école géniale, donc on travaille très bien", se réjouit la coordinatrice. 

"L'inclusivité est au cœur" de la politique menée à Pont-Sainte-Maxence 

Arnaud Dumontier, maire de Pont-Sainte-Maxence croit "en la responsabilité qui est la nôtre" d'aider celles et ceux "qui ont le plus de difficultés, ces enfants qui sont le plus fragiles". Il ajoute : "et on ne peut que s'honorer, en lien avec l'ARS, avec l'Education nationale, avec la Nouvelle Forge, de leur donner toutes les chances sur le parcours de l'Education nationale et tout simplement dans leur parcours de vie".

Il affirme que l'inclusivité est au coeur de la politique qui est menée à Pont-Sainte-Maxence, "à la fois dans nos écoles, à la fois sur nos aires de jeux et j'espère, dans le projet de lycée qui est le nôtre", abonde-t-il.

Dans l'Oise, 1000 élèves requièrent une intégration dans ce genre d'établissements. Mais le temps estimé sur la liste d'attente va de 7 à 9 ans. 

Avec Noémie Furling / FTV