Samedi soir, au parc Saint-Paul dans l'Oise, Lévéna Boulou a été élue reine de beauté du département isarien. Depuis, les insultes racistes se multiplient sur les réseaux sociaux. L'étudiante préfère les ignorer et savourer sa couronne.
Elle a décidé d'ignorer les insultes racistes postées sur les réseaux sociaux. "Je ne regarde pas vraiment les commentaires". Pour Lévana Boulou, sa victoire au concours de beauté est son moment. "Je profite à fond de mon titre". Les seules larmes qu'elle a versées sont celles de bonheur quand elle a été sacrée.
Bientôt miss Picardie?
Samedi soir, le parc de loisirs Saint Paul a accueilli l'élection de Miss Oise. Elles étaient une dizaine à défiler et à s'exprimer. "Nous avions reçu une cinquantaine de candidatures", Maxime Schneider est le délégué régional du Comité Miss France. Ce concours permet à l'heureuse élue d'accéder à la finale régionale, puis nationale.
Les gens ne se cachent même plus
"Lévana est une fille adorable ", Maxime ne tarit pas d'éloge sur celle qui a décroché la couronne et il condamne avec la plus grande fermeté les injures racistes dont elle fait l'objet. "Ce qui m'effraie c'est que désormais les gens ne se cachent même plus, ils assument sans scrupules". Face à ce qu'il nomme une déferlante, le comité pourrait réagir et déposer plainte. La nouvelle reine confie avoir "des sentiments partagés, d'un côté le soutien de mes proches m'apaisent, de l'autre je suis choquée".
J'ai des sentiments partagés, d'un côté le soutien de mes proches m'apaise, de l'autre je suis choquée.
Lévana Boulou, Miss Oise
A 23 ans, Lévana est une jeune femme de sa génération. Elle poursuit des études à l'Université de Reims en master 1 Staps ingénierie et ergonomie de l'activité physique. Elle aimerait travailler dans l'univers de l'automobile. "En ce moment je passe des partiels. Ils se finissent mercredi et j'avoue que cela m'a un peu perturbée, j'ai eu un petit coup de mou". Mais Lévana refuse de se focaliser sur le négatif, "sur dix messages, sept sont gentils et bienveillants. J'ai reçu également le soutien d'anciennes Miss."
Depuis la maison familiale de Maignelay-Montigny, sa mère l'a réconfortée. Toutes les deux sont tombées d'accord : "quand des messages disent que je ne représente pas l'Oise, on ne me juge pas moi, on juge la fonction de Miss. Le symbole qu'il représente " explique Lévana.
Le comité Miss France dose ses réactions. D'un côté il dénonce, de l'autre il refuse de faire de la publicité à ces propos offensants. Par le passé, des injures racistes ont déjà été proférées à l'encontre de jeunes femmes issues de la diversité. Maxime Schneider confirme que tout ce qui ne semble pas enraciné et estampillé de la région peut devenir une cible. Il cite pêle-mêle qu'une jeune femme aux origines algériennes, une marocaines mais aussi ukrainiennes ont déjà été insultées.