Le paléontologue, codécouvreur de l'australopithèque africaine en 1974, était hier en visite à Maignelay-Montigny, dans l'Oise, pour donner une conférence.
"Je trouve ça tout à fait extraordinaire, je n'en reviens pas moi-même". Le maire de cette commune isarienne de 2000 habitants ne peut cacher son entousiasme. Car ce petit village accueille aujourd'hui un grand homme. Le héros du jour, c'est Yves Coppens, un paléontologue connu dans le monde entier pour avoir découvert les restes de Lucy, une ancêtre âgée de plus de 3 millions d'années.
L'organisateur de cette conférence, c'est Alain Koniarz, scientifique amateur. Il suit la carrière du paléontologue depuis de nombreuses années. "Il m'a transmis un peu de sa passion. Dès qu'il a accepté de venir, j'ai passé jusqu'à 7 heures par jour à étudier la paléontologie."
La vallée de la Somme,
Si elle est moins connue (et reconnue) que les vallées de la Dordogne et de la Vézère, la vallée de la Somme n'en n'est pas moins essentielle dans la connaissance de la préhistoire. 400 000 ans avant les peintures de Lascaux, les hommes ont taillé leur premier silex.
"Pour les scientifiques du monde entier, la vallée de la Somme est emblématique", confirme Yves Coppens. Saint-Acheul, faubourg d'Amiens, est d'ailleurs le nom d'un gisement où fut découvert un outillage du Paléolithique inférieur dont la pièce caractéristique est le biface. L’Acheuléen est une civilisation de la préhistoire marquée également par la domestication du feu.
Lucy, un ancêtre, vraiment ?
Yves Coppens le dit et le répète, l'australopithèque Lucy n'est ni la plus vieille femme du monde, ni notre ancêtre direct. En fait, les Australopithèques afarensis se situent sur une branche séparée de celle du genre Homo. "On l’a présentée – à tort – comme la mère de l’humanité", explique Yves Coppens.
Lucy ne serait donc pas la mère de l'humanité mais plutôt... Sa cousine.